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Projet d'édition 1 - Et pourquoi la vie...

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Message  Plotine Lun 7 Déc 2009 - 17:26

Et pourquoi la vie ne serait-elle pas merveilleuse ?

Quand Sophie se décida à décrocher, c'était Lionel à l'autre bout du fil. " Éric parle de nouveau de se suicider, tu devrais venir, lui-dit-il". Sophie raccrocha. "Encore, se dit-elle, il exagère, ça le prend toujours un vendredi soir, je me demande pourquoi !" Elle sortait de la douche et venait de terminer d'ébouriffer sa chevelure au sèche-cheveux. Elle s'habilla en vitesse et prit les clefs de sa voiture. La vieille 2CV démarra aussitôt.
A peine était-elle arrivée au studio d'Éric que Franck les rejoignait. Ils se connaissaient tous quatre depuis le lycée et étaient inséparables.

Éric était au trente-sixième dessous, une fois de plus. Il n'avait plus envie de rien, les gens étaient cons, la vie sans attrait, tout l'ennuyait et son boulot plus que tout le reste. Il se traînait lamentablement du matin au soir et du soir au matin vu qu'il ne dormait plus ou très peu.
Il en dit tant que les autres, accourus en principe pour lui remonter le moral, commencèrent à se sentir moroses.
Une heure après, ils avaient tous le cafard.

Éric avait raison finalement, ça rimait à quoi cette vie de merde ?
Lionel avoua qu'il allait de déception amoureuse en déception amoureuse ; la jeune femme érudite qu'il cherchait semblait ne pas exister ou, quand il la trouvait, après quelques jours de passion, il ne la trouvait finalement plus si érudite.
Franck était torturé à l'idée de savoir si, oui ou non, il était homosexuel ou bisexuel ou pas du tout.
Sophie, quant à elle, s'en voulait de n'avoir aucune idée de ce qui pourrait redonner goût à la vie à ses amis et cela la rendait triste.
Et puis, alors qu'elle était silencieuse depuis un moment, elle dit : "Et si on faisait les fous... si on partait jusqu'à Saint Jean-le-Thomas et puis après, à pied, à marée basse, jusqu'au Mont Saint-Michel ?"
Les autres la regardèrent un peu étonnés. Elle leur sembla bizarre tout à coup, toute excitée, comme touchée par on ne savait quelle grâce.
Dans ses yeux gris, on voyait la mer.
"Et puis... on serait fatigués et on aurait faim et on mangerait une bonne omelette chez la Mère Poulard et ce serait le bonheur...".
Le mot "bonheur" sonnait bizarrement dans l'ambiance mais Sophie n'en avait cure, elle continua : " Et moi j'en profiterais pour photographier des mouettes". Il faut dire que Sophie s'était découvert récemment une passion pour la photographie.
Les autres ne disaient rien. Une espèce de curiosité se lisait dans leur regard, ce qui était déjà encourageant, sauf Lionel, qui n'avait pas l'air convaincu.
"Je connais une fille là-bas, une universitaire qui fait visiter la baie, l'été, pour son plaisir", ajouta-t-elle. "Ah bon, dit Lionel, tu ne m'en as jamais parlé." Sophie, inspirée, continua :
"Et même qu'arrivés à Saint-Jean-le-Thomas, Lionel déciderait de prendre un guide parce que sept kilomètres dans la baie sans connaître le chemin c'est risqué, et que ce serait une guide, une universitaire qui nous apprendrait plein de trucs sur les oiseaux, les coquillages, la marée, la faune, la flore, bref une femme savante comme il les aime et qu'ils tomberaient fous amoureux l'un de l'autre et qu'ils s'arrêteraient, impatients, sur le rocher de Tombelaine pour faire l'amour pendant que Franck et Éric feraient la sieste, épuisés et que moi je courrais après les mouettes ."
Lionel, à son tour, commença à s'intéresser à l'histoire.
"Oui mais bon... quand Lionel et la guide réapparaîtraient nous serions bien obligés de nous rendre compte d'un changement dans le comportement de la demoiselle ! Elle sourirait béatement puis elle chantonnerait "Un jour mon prince viendra...". Elle aurait l'air d'avoir fumé un pétard. Même que je serais drôlement étonnée que Lionel fasse cet effet là. Bref, devinez ce qui arriverait ! Elle se tromperait de chemin cette idiote ! On s'en apercevrait aux cris d'Éric ! Il ne pourrait plus sortir ses pieds de l'espèce de boue qui aurait subitement remplacé le sable ! Lionel pousserait alors un coup de gueule et la guide reviendrait sur terre. Elle nous dirait de tous nous allonger et on attraperait Éric en le tirant comme des fous et on le sortirait. Du coup, l'émotion nous submergerait et on chialerait et on s'embrasserait. Ce serait beau... ces empoignades fraternelles, salées et sablées dans le vent et avec le Mont Saint-Michel en toile de fond. Dans un film on aurait un Oscar avec ça !"

Éric se sentit tout ému à l'idée d'avoir échappé aux sables mouvants. Il s'imaginait très bien la scène ... tous s'étreignant en pleurant et il ressentit comme un déclic : c'était vrai qu'il avait de chouettes amis quand même, mais il avait soif d'autre chose. Ce qu'il voulait, c'était tomber amoureux, était-ce trop demander ?

"Bon alors c'est pas tout ça mais ça aurait jeté un froid cette histoire et on n'aurait vraiment pas besoin de ça parce qu'on serait gelés justement ! Vous savez ce que c'est, il fait beau sur la plage, on a chaud, mais dès qu'on s'éloigne un peu en mer, ça caille. Bref on grelotterait et en plus l'inquiétude commencerait à nous gagner. Le soir tomberait et on se demanderait si l'autre nunuche de guide serait capable de nous emmener jusqu'au Mont qui paraîtrait si proche mais quand même ... Je surveillerais l'heure à cause de la marée qui monte ici à la vitesse d'un cheval au galop ! Avouez que ça serait con de sauver Éric et d'être finalement tous noyés.
Enfin nous arriverions ! Saint-Michel, archange adoré : Merci !
Nous resterions un moment assis sur la digue pour reprendre nos esprits. La guide (la guide... la digue, c'est marrant, non ?) nous dirait "au-revoir" et elle aurait des trémolos dans la voix mais nous on s'en foutrait ! Même Lionel aurait l'air de s'en foutre aussi ! Ah les hommes... quels salauds quand même" !


Lionel pensa à part lui que, contrairement à ce que supposait Sophie, il ne laisserait pas partir cette charmante guide sans lui demander ses coordonnées.

"Finalement on réussirait à se hisser jusqu'à l'entrée et on commencerait à gravir la ruelle pavée qui pénètre le Mont.
A cette heure-là les boutiques pour touristes seraient fermées, le soir tombant, ce serait sympa. Il n'y aurait que nous.
Nous serions complètement affamés comme les pèlerins qui arrivent au Mont après avoir bravé, lefroid, le vent, les sables mouvants et la menace de la marée. Mais, nous, ça serait pire encore avec les émotions !
L'idée nous viendrait d'aller s'attabler chez la Mère Poulard autour d'une montagne d'omelettes, lesquelles ont fait sa réputation mondiale. Il est vrai que ce n'est pas difficile de contenter des pèlerins qui ont l'estomac dans les talons.... n'importe quoi leur semblerait délicieux.
Heureusement, avant d'entrer on regarderait la carte et on aurait l'idée de compter nos sous ... et on n'en aurait pas ! Enfin, pas assez. Il n'y aurait pas cinquante solutions, il ne nous resterait plus qu'à tester la légendaire hospitalité des occupants du Mont : les moines"
A notre grande surprise ce serait une moniale qui viendrait nous ouvrir ! Nous lui expliquerions quel sort funeste nous aurait contraints à sonner à la porte du couvent et, après une courte hésitation, elle nous ferait entrer. Nous la suivrions silencieusement jusqu'à une grande salle ou des moines seraient attablés. On nous placerait dans un petit coin et on nous apporterait à manger. Le problème serait que le repas des moines, le soir, est assez frugal et je crois bien celui du midi aussi. Bref, il n'y aurait que du pain et de la soupe. Lionel ronchonnerait mais la soupe serait quand même à son goût car il en reprendrait quatre fois. Éric tournerait sa cuiller et nous le surveillerions de l'œil : est-ce qu'il mangerait ou pas ? Finalement : oui. Nous serions soulagés. Et c'est alors que mon regard serait attiré par Franck. Il serait au bout de la table et derrière lui il y aurait une fenêtre qui donnerait sur la baie où le soleil se coucherait. Les rayons lui caresseraient les cheveux les baignant d'une lumière très douce et chaude, il rayonnerait quoi. Ce serait très étrange, en plus, je ne sais pas si c'est le lieu qui provoquerait ça mais je vous jure que ça lui ferait comme une auréole ! Je crierais: "Oh ! Saint Franck !" Mais on prétendrait que c'est une hallucination due à la fatigue et on m'emmènerait me coucher" !


Franck se prit à rêver, un saint... il n'y avait jamais pensé mais, au fond, peut-être était-il en effet trop pur pour cette vie triviale qu'on lui imposait ? Il se souvenait avec émotion de ses prouesses d'enfant de chœur et comme il maniait l'encensoir avec virtuosité.
Il avait même un moment pensé entrer dans les ordres. Après tout, peut-être avait-il davantage soif de spiritualité que de sexe ?

"Le lendemain matin, je serais réveillée par un chant si pur que j'aurais l'impression d'être morte et que des anges chanteraient pour m'accueillir au paradis. Puis j'ouvrirais les yeux et je découvrirais une minuscule cellule baignée de lumière. Je me lèverais, je regarderais par la fenêtre et je serais submergée de bonheur … il y aurait des mouettes !"

Sophie songea un instant à la joie qu'elle éprouverait à photographier la baie du Mont Saint-Michel. Elle en avait toujours rêvé. Elle était sûre que ses photos seraient des chefs-d'oeuvre. Elle les imaginait déjà exposées et pourquoi pas rassemblées en un magnifique ouvrage que les gens s'arracheraient pour les Fêtes du Nouvel An.

"Après un petit déjeuner frugal, on se retrouverait dehors et il serait clair qu'on ne serait pas les bienvenus pour la nuit suivante. J'ai idée qu'un des mecs aurait gaffé avec la moniale. Ce ne pourrait pas être Franck, nimbé de sainteté, ni Éric, qui avait la tête ailleurs. Je parierais sur Lionel.
Bref, après s'être concertés, bizarrement, on aurait tous une seule chose en tête : gravir ce foutu Mont.
On déambulerait de ruelles en ruelles pour arriver dans un endroit très étrange. Nous serions seuls, au bas d'un grand escalier de pierre entouré de hautes murailles, et il n'y aurait plus aucune trace de notre époque autour de nous. Ce serait comme si on avait remonté le temps. "Ce long escalier, sombre, rayonnait pourtant, et semblait posséder un effet
magique sur nos âmes, afin de permettre que nous nous acheminions vers son sommet, libres de contraintes physiques""
continua Sophie, se souvenant d'une lecture.
"Et puis soudain, Éric appellerait : "Esméralda !" On s'inquiéterait et puis on apercevrait, tout en haut, après un détour, une svelte silhouette qui semblerait jouer avec les pierres et les ombres. Elle serait brune, la chevelure en bataille, fine et vive et c'est vrai qu'elle ressemblerait à Esméralda. Elle disparaîtrait et on entendrait Éric crier : "Attends-moi" et il
s'élancerait en courant, sautant de marche en marche avec une énergie incroyable et une force inouïe. On aurait l'impression qu'ils se seraient toujours attendus ces deux là et que c'était là, exactement, l'endroit
qu'Éric cherchait en vain et qu'il avait enfin trouvé celle qu'il espérait depuis si longtemps. On resterait comme des imbéciles à se regarder et puis on ne verrait plus Éric qui aurait disparu et Lionel crierait :
"Éric où vas-tu ?"


Le récit de Sophie prenait une tournure dramatique et tous avaient la chair de poule !
Ils se regardèrent ! Comme ils s'aimaient tous les quatre !

"Si on y allait ?" dit Éric.

Deux heures après, ils étaient partis et, aussi incroyable que cela puisse paraître, tout se passa exactement comme Sophie l'avait imaginé.

________________________


Bon, voilà le texte que je propose au distingué jury. Je l'ai un peu "retapé". J'abandonne "A propos de quatre stères de bois" trop triste et pour d'autres raisons personnelles.
Je ne me rends pas compte si la longueur du texte correspond aux contraintes. Ça m'étonnerait à vrai dire.
En plus, je m'aperçois qu'il y a de gros problèmes d'orthographe avec mes "on". Comment faut-il écrire : "on serait fatigué(s) ?". Je n'en sais fichtrement rien.
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Message  Invité Lun 7 Déc 2009 - 23:01

Une histoire vraiment sympa ! J'ai beaucoup aimé cette écriture au conditionnel. Je ne suis pas sûre de l'utilité, à la fin, de "tout se passa exactement comme Sophie l'avait imaginé".

Mes remarques :
« Ils se connaissaient tous quatre depuis le lycée et étaient inséparables.

Éric était au trente-sixième dessous, une fois de plus. Il n'avait plus envie de rien, les gens étaient cons » (attention, un peu trop de "étai(en)t" à mon goût, en quelques mots)
« c'était vrai qu'il avait de chouettes amis quand même, mais il avait soif d'autre chose. Ce qu'il voulait, c'était tomber amoureux, était-ce trop demander » (idem)
« les pèlerins qui arrivent au Mont après avoir bravé, (pourquoi une virgule ici ?) le froid, le vent »
« ses photos seraient des chefs-d'œuvre »
« libres de contraintes physiques"" »

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Message  Plotine Mar 8 Déc 2009 - 8:52

Merci, Socque je vais essayer de remédier aux "était" mais ce n'est pas si facile que ça en a l'air.
Pour la fin, ma première version finissait à : "deux heurs après, ils étaient partis" mais on m'a dit que la fin était trop "sèche". Pour moi ça suffisait car ça laissait le choix au lecteur d'imaginer la suite. Tandis que là, ce n'est plus possible mais c'est un clin d'œil.
D'autre part, j'aimerais avoir votre avis concernant le titre. Je voulais mettre simplement "Et pourquoi la vie ne serait pas merveilleuse ?" mais je suppose que ce n'est pas correct et qu'il faut que j'ajoute le "elle" ? C'est dommage dans un sens, le premier titre irait mieux avec le style de Sophie qui n'est pas d'une pureté absolue !
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Message  Invité Mar 8 Déc 2009 - 9:29

Oh, à mon avis, ce n'est pas grave que le titre ne soit pas écrit dans un français canonique ! S'il vous plaît davantage avec ce côté parlé, il ne faut pas vous gêner, je pense.

Pour la fin, voyez-vous, je pensais que ce ne serait pas mal d'arrêter à "aussi incroyable que cela puisse paraître", avec ou sans points de suspension. (Avec un simple point, ça arrache, c'est incorrect et déstabilise, avec les points de suspension vous donnez dans l'atterrissage en douceur.)

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Message  Invité Mar 8 Déc 2009 - 9:55

En plus, je m'aperçois qu'il y a de gros problèmes d'orthographe avec mes "on". Comment faut-il écrire : "on serait fatigué(s) ?". Je n'en sais fichtrement rien.
ça dépend. Vois ici : http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html#on

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Message  Plotine Mar 8 Déc 2009 - 10:41

Merci !
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Message  Plotine Mar 8 Déc 2009 - 10:51

Bon mais il n'y a que 11500 signes là-dedans. Faut-il proposer autre chose ou laisser la place à quelqu'un d'autre ?
Parce que deux textes courts, même s'ils ne sont pas de la même personne = un texte long, non ?
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Message  conselia Mar 8 Déc 2009 - 11:25

La limite dure, c'est le nombre d'auteurs, justement. Mais deux noires valent une blanche, donc deux textes par auteur, ça peut le faire.
(En même temps, je ne suis pas sur le bon fil pour en discuter...)
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Message  wald Mar 8 Déc 2009 - 12:22

J'ai aimé le début (et n'ai pas encore lu la suite). Il y a plusieurs petits détails qui ne semblent géner que moi, je les note donc en passant et si on me confirme leur inutilité ça m'aidera moi même pour mon style. Il s'agit surtout de simplifications:

tu devrais venir, lui-dit-il". Sophie raccrocha. "Encore, se dit-elle

Pour éviter l'abondance des "dit", il me semble utile de les enlever lorsqu'ils ne sont pas nécessaires, ici on pourrait je crois se dispenser du premier.

Ils se connaissaient tous quatre depuis le lycée et étaient inséparables.

J'enlèverais le "tous quatre" qui ne me semble pas très beau.

Franck était torturé à l'idée de savoir si, oui ou non, il était homosexuel ou bisexuel ou pas du tout.

La phrase ainsi tournée me semble maladroite.

Il faut dire que Sophie s'était découvert récemment une passion

Est ce que quelqu'un (Socque?) peut me rappeler la règle de l'accord?

J'ai stoppé là, je lirai le reste plus tard.
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Message  Invité Mar 8 Déc 2009 - 12:56

"Il faut dire que Sophie s'était découvert récemment une passion" est parfaitement correct. Il suffit de tourner la phrase avec l'auxiliaire "avoir" pour s'en convaincre : "Il faut dire que Sophie avait découvert en elle une passion"...

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Message  Plotine Mar 8 Déc 2009 - 13:33

O.K. je prends note de tout cela.

Alors Conselia, je propose un second texte, et que les meilleurs (auteurs) gagnent !


Lorsque l'enfant paraît

Nous nous sommes connues sur les bancs de la fac, Noémie et moi, et j'ai vu tout de suite qu'elle était beaucoup plus brillante que ma pauvre personne. Elle voulait devenir professeur de lettres classiques et si possible agrégée. Moi, à cette époque, je rêvais d'un élevage de chèvres et faisais semblant de suivre des études pour l'amour de mes parents mais, l'amitié c'est bizarre, nous nous sommes tout de suite très bien entendues.
Elle était drôle, très spirituelle et incroyablement cultivée. Elle se passionnait pour Proust qu'elle avait lu dans son intégralité, les Odes de Pindare n'avaient pas de secret pour elle et elle comptait mener à bien une thèse sur l'étiologie dans les fastes d'Ovide.
Nous avons ainsi passé trois années avant que je ne quitte les études pour épouser mon journaliste de mari - ah oui, les chèvres je n'y pensais plus -. Noémie a continué sur sa lancée et est parvenue à ce qu'elle désirait. Pourtant, et je l'ai bien vu à mon mariage avec Olivier, puisqu'elle était mon témoin, il y avait un peu de mélancolie chez elle. Le célibat lui pesait, mais rien à faire, toutes ses histoires d'amour se terminaient par un fiasco !
Les années passant je l'ai un peu perdue de vue. Elle avait été nommée dans un lycée de province. Nous, avec Olivier, nous avons eu une fille. Et puis nous avons pensé que ça suffisait à cause de la surpopulation, de la pollution et tout ça et nous avons décidé, d'un commun accord, que ce serait notre seul enfant. Nous avons essayé de l'éduquer le mieux possible et je crois que nous avons pas mal réussi.
Et puis, un jour, Noémie s'est manifestée. Elle venait d'être nommée à Paris.
Nous nous sommes donc revues et c'est là qu'elle m'a annoncé la grande nouvelle : elle était amoureuse.
Dans le prestigieux lycée où elle venait de prendre ses fonctions, elle avait fait la connaissance d'un brillant professeur de mathématiques de quarante ans - eh oui, le temps avait passé, elle en avait trente-cinq elle-même - dont la mère venait de mourir, le laissant seul. Elle lui avait proposé son épaule compatissante, sans arrière pensée m'assura-t-elle et puis voilà, ils s'étaient retrouvés au lit on ne sait comment, et devaient passer devant Monsieur le Maire prochainement. Elle tenait absolument à ce que je sois son témoin, ce qui fut fait, juste retour des choses.
J'étais ravie pour elle bien entendu mais, comment dire, je ne retrouvai pas vraiment l'amie que j'avais quittée. Elle me sembla devenue un poil nunuche mais j'avais moi-même beaucoup évolué depuis mon mariage avec Olivier. Je mis ce changement - à peine perceptible - sur le compte de l'amour. C'est vrai que, parfois, ça rend un peu bête.
Un mois plus tard elle m'envoya un mail ainsi conçu : "Ai vu mon gygy et d'après le TV et la Ddr, il y a des chances que je sois enceinte !"
Il ne me fallut que peu de temps pour comprendre que gygy = gynécologue et qu'elle était enceinte mais un peu plus pour traduire TV par "toucher vaginal". Pour Ddr, j'ai laissé tomber.
Je répondis aussitôt que j'étais fort heureuse pour elle, citant au passage du Victor Hugo : "Lorsque l'enfant paraît ... tsoin tsoin" pour lui faire plaisir, mais je n'eus pas de réponse.
Une semaine après j'eus quand même des nouvelles : "Les zozos de Gontran ont fait des merveilles, je suis bel et bien enceinte". Là je dois dire que les zozos de Gontran je les ai cherchés un bon moment et c'est une amie, elle-même enceinte, qui m'a traduit : c'étaient les spermatozoïdes.
J'étais quelque peu désarçonnée par ce langage tout à fait inhabituel de la part de Noémie mais ce n'était rien à côté de ce qui m'attendait. Pendant neuf mois, elle régressa à vue d'œil, perdant des neurones au fur et à mesure que son ventre grossissait.
Un jour qu'elle m'appela pour aller faire quelques courses avec elle, je la découvris dans un pantalon flasque, lequel lui laissait le ventre à l'air d'autant plus que le pull over qu'elle portait était manifestement trop court. J'allais lui en faire la réflexion, avec ma délicatesse habituelle mais, avant que je n'ai ouvert la bouche, elle me lança un tonitruant : "t'as vu mon bidou !". Je me demande comment j'aurais pu ne pas le voir.
Au cours des semaines et des mois qui suivirent l'affaire n'alla qu'en empirant. Je dus mettre la main sur l'horrible ballon qui lui servait de ventre pour sentir son "alien" bouger - oui, c'était le petit nom qu'elle donnait à son futur bébé -. C'était apparemment extraordinaire et je dus m'esbaudir comme si jamais pareil évènement ne s'était produit. Alors qu'elle repartait d'une de ses visites au cours de laquelle elle ne m'avait parlé que d'allaitement, layette et accouchement, elle me dit : "il faut que je me dépêche, mon zhom ne va pas tarder à rentrer".
Je passe sur le reste : les conversations passionnantes pour savoir si elle allait accoucher accroupie ou dans l'eau. Il fut même envisagé un moment qu'elle accouche accrochée à une branche d'arbre. Je ne sais même pas si les singes y ont pensé. Heureusement, Gontran, dont le compte de neurones ne semblait pas avoir diminué, sut y mettre bon ordre.
Bref, l'heure de la délivrance arriva enfin et je me dis que tout ceci n'avait été qu'un mauvais moment à passer et que j'allais retrouver ma Noémie d'antan.
C'est donc avec plaisir que nous acceptâmes, Olivier et moi, une invitation à dîner de la part des nouveaux parents. Olivier avait d'ailleurs besoin de renseignements pour un papier concernant le dernier médaillé Fields et il comptait sur les lumières de Gontran.
Les choses ne se passèrent pas tout à fait comme il l'avait prévu. A vrai dire, il fut davantage question des vertus de la péridurale, bien supérieures, d'après Noémie, à celles de l'accouchement sans douleur d'antan qui recourait à la méthode dite "du petit chien" dont elle avait étudié le principe avant de l'abandonner et qu'elle nous mima en haletant avec application.
Et puis, profitant du passage d'un ange, alors qu'Olivier s'apprêtait à lancer la conversation sur le nouveau médaillé Fields, l'"alien" se mit à pleurer. Aussitôt le père se précipita et nous le vîmes revenir, la face hilare, avec le moutard dans les bras, et s'écriant : "il a fait popo" !
C'est lorsque Noémie, en le changeant, s'écria : "oh les belles crocrottes bien moulées" que nous décidâmes de lever le camp.
Dans la voiture, Olivier et moi restâmes un moment silencieux puis il me dit : "ils ne se sont pas arrangés, tes copains".
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Message  Invité Mar 8 Déc 2009 - 14:28

Mes remarques, essentiellement du point de vue typographique :
« Et puis nous avons pensé que çasuffisait à cause de la surpopulation, de la pollution et tout ça »
« sans arrière-pensée m’assura-t-elle »
« Je mis ce changement – (pour les conventions typographiques) à peine perceptible – (pour les conventions typographiques) sur le compte de l’amour »
« (guillemet français) Ai vu mon gygy et d'après le TV et la Ddr, il y a des chances que je sois enceinte ! » (guillemet français)
« (guillemet français) Lorsque l'enfant paraît ... tsoin tsoin » (guillemet français)
« (guillemet français) Les zozos de Gontran ont fait des merveilles, je suis bel et bien enceinte » (guillemet français)
« le pull-over qu'elle portait »
« avant que je n'aie ouvert la bouche »
« (guillemet français) t'as vu mon bidou ! » (guillemet français)
« (guillemet français) alien » (guillemet français) bouger – (pour les conventions typographiques) oui, c'était le petit nom qu'elle donnait à son futur bébé – (pour les conventions typographiques)
« (guillemet français) il faut que je me dépêche, mon zhom ne va pas tarder à rentrer » (guillemet français)
la méthode dite « (guillemet français) du petit chien » (guillemet français)
l'« (guillemet français) alien » (guillemet français) se mit à pleurer
« (guillemet français) il a fait popo » (guillemet français)
« (guillemet français) oh les belles crocrottes bien moulées » (guillemet français)
« (guillemet français) ils ne se sont pas arrangés, tes copains » (guillemet français)

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