La faim du monde

LA FAIM DU MONDE

Dans un camp froid, rien à se mettre sous la dent …
Dans un chaud désert, rien, ni plat chaud, ni dessert …
Dans un chaud quartier, rien, bordel, à se bouffer,
A avaler, à grignoter, à becqueter,
A dévorer, à déjeuner, à boulotter …

Et dans beaucoup d’ailleurs, on s’en met plein la lampe,
On mange comme quatre, et on tire bien sa crampe,
On s’empiffre, on se goinfre, on se bâfre, on gloutonne …
Et si c’est trop, no problème : on se déboutonne.
Je rêve au canard à l’orange, avec Champagne,
A la buche et au Sauternes qui l’accompagne …

Et pourtant les restaus du regretté Coluche
Tournent comme des ruches : on cuisine, on épluche,
On distribue gratos … Mais que se passe-t-il,
Nom d’un chien, au sein de tant de coins si tranquilles
Sur notre beau plat net, par ailleurs sur sa fin,
Pour que nombre d’humains se voient crever de faim ?

Leur gagne-pain est dur, leur paye très très maigre.
Travailleurs pauvres, on dit. Mais ce n’est pas la pègre !
Honte aux patrons rapiats, pressureurs de bas-peuple !
Honte aux leaders musclés, qui dépeuplent et repeuplent !
Comment accepter ça ? Comment cela se fait-ce ?
Sacrebleu, il se perd des coups de pieds aux fesses !

Gypoete barbu