Passage d'automne

Passage d'automne

Il fait beau car il pleut
et nous sommes en novembre.
J’abhorre le soleil quand il n’est pas de mise,
je préfère le ciel qui masque les lointains
et larmoie sur l’humain tendrement .
Trempé, flairant le chien,
j’offre à la cheminée mon dos brisé
heurtant d’un regard vide la vitre embuée.
Une averse trépigne au toit de ma maison
puis cesse en un caprice
comme un enfant boudeur.
Dehors, les grands chênes s’ébrouent et leurs feuilles en profitent
pour partir en cavale.
Sur la chaise près de l’âtre, mon char ronronne un peu vieux.
Le feu   patiemment en petits cris nerveux
grignote sa bûche.
Comme un mendiant le temps passe
et je lui fais l’aumône.

le passage des saisons raconte toujours de belles histoires, celle ci en est une

"Une averse trépigne au toit de ma maison
puis cesse en un caprice
comme un enfant boudeur."

c'est exactement cela

Merci, So back, pour ce commentaire amical.

Mais, je m'aperçois que je me suis trompé de rubrique. Si notre bienveillante modératrice avait la gentillesse de réparer l'erreur, je me sentirais mieux.

et merci également de substituer le mot "fleurant" à "flairant" dans le vers " trempé flairant le chien ".

Très belle évocation, pleine de trouvailles émouvantes et justes ; on y est devant cette cheminée et on jouit de cette joie ancienne et sombre : un après-midi d'automne trempé, entre chien et loup.
Je me doutais bien qu'il y avait eu un petit glissement entre "flairant" et "fleurant" et pourtant c'est un de ces lapsus qui sont si riches en significations...car c'est vrai, dans ce genre de situation, on cherche, on flaire un chien imaginaire, mouillé et heureux devant l'âtre, compagnon d'une promenade par "temps de chien".

Ces écritures qui appartiennent à Novembre. Elles sentent le gris, le brun délavé. Elles tiennent chaud. Tes difficultés visuelles autant que tes trouvailles envoient des atypies, obligent à la lenteur, de mise, de toute façon. Et le char ronronne, comme un matou en double-file qui n'aurait pas coupé le moteur.

Je me disais bien que c'était plutôt poétique ce texte. Toujours de belles images dans tes écrits cher Hellion.