Vivre encore

Vivre encore

Le temps me traque,
goutte à goutte
me vide
comme un cerf qui s’épuise
une meute à ses trousses.

Au loin bleu des futaies,
j’entends
sous l'écho de vos brames,
le hourra des chasseurs
et des chiens les cris rauques.

Depuis tant que je cours
aux ronciers
mes flancs saignent
et mes sabots se brisent
Aux chemins de silex.

Vivre, vivre encore
sentir le parfum des fougères
et plonger mon museau
dans le frais du torrent
sous les arbres tranquilles.

Quelle belle leçon de vie.

Quel beau poème...douleur et douceur s'y superposent, on ne peut se sentir épargné de ce qu'il raconte, c'est notre destin.
J'ai pensé à un très beau film hongrois : "Corps et âme" dans lequel un directeur d'abattoir et sa "responsable qualité" (un brin autiste), se retrouvent la nuit sans le savoir, dans un rêve où ils sont biche et cerf. Même atmosphère douce-amère que ton poème.

encore un départ il n'est pas trop tard
vers ou vers quel destin je n'en sais rien
l'important c'est de partir ne pas mourir
voir d'autres lieus sous d'autres cieux
l'anecdote serait de narrer l'ailleurs
comme un bateau ivre d'un poème immortel
et puis se dire je l'ai fais j'en suis comblé

La dernière strophe m'enchante