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Azuorien

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Message  Marine Lun 9 Nov 2015 - 18:08

Note : Un poème qui rentre dans un cycle d'écriture sur le monde arabe, la situation actuelle au Proche-Orient et la guerre en Syrie. Ce cycle, que je présente dans le cadre d'un projet libre pour mon université, vise à se demander si cette poésie est ou non capable de proposer un autre type de propos que les images et discours médiatiques et / ou pseudo-scientifiques sur le sujet. Vos commentaires, en plus de leur teneur littéraire habituelle, pourront ainsi aussi m'aider, en répondant à cette question, ou en me faisant parvenir vos impressions, à établir le dossier réflexif qui doit accompagner mes poèmes écrits. Merci !



Azuorien
Rêverie de coupoles et jardins sous un ciel mat



Je fis un rêve étrange ; j'étais dans un jardin
Encombré d'odeurs lourdes comme des paroles
Des airs d'encens, de myrtille et de miel, bédouins,
Flânaient. Ma main folâtrait entre ces corolles.
Un bien-être confus faisait des arabesques
De douceur et peignait le visage des fontaines.
Je m'assis sur le banc le plus haut, jaillit la plaine
Comme un cri de bleu, jaune ; une épiphanie presque.

Des tours fragiles et nues des écorchées de pierre
En l'air faisaient tourner leurs pauvretés de sœurs
De l'azur. L'heure vint pour moi d'une prière
Magnifique un dôme la courbe du soleil dessert.
Tout le ciel se fourrageait de rouge, encor clair
Pourtant, où se constellaient en hologrammes
De feu les premières étoiles. J'aspirais les flammes
De cette plénitude qui emportait ma vie.

Le soir ne tombait pas il restait suspendu
A mes lèvres gercées de vénéneuse envie
De m'ouvrir moi aussi en deux au ciel, fendu
Comme un fruit mûr sous les chairs nues du crépuscule.
La bogue du jour percée criait encore la nuit
A travers ses striures. Tout le jardin se bruit
Les sons se faisaient prendre à mes doigts réticules
Et passant ma main sur ma bouche je goûtais
Le feu d'artifice de leurs incandescences suaves.

J'étais sur un balcon qui donnait sur la paix
D'une nuit immense. Je fus ma propre sentinelle
A l’affût de sa conversion. La ville était
Vivante. En bas dansaient dans la poussière
- Cachés de mon regard d'aumône, de betterave
A cause du minaret d'ocre lune, d’irréels
Météors qui éclataient rouges bombes aux toits,
Des corps : se bousculaient en étoiles filantes
D'une modernité de feu. Torsadés visages,
Du labeur du jour, ensués, ils rentraient.
La ruelle fatiguée bayait au soir bleu.

Depuis déjà combien d'heures avais-je grimpé
L'escalier tortueux qui venait de la ville
Pour venir mourir ma journée à ce surplomb
Heureux, fête lunaire, jardin d'un évangile,
Combustion embrasée d'une froide ignescence ?
Le soleil revint. Dégringolai. Une chute.
J'étais d'un coup quelque heure en arrière et devais
Retrouver la demeure où j'étais accueilli
Là-haut, en haut des marches. Inquiet, je savais,

Que je devais être remonté au jardin avant l'heure
Où les roses éclateraient dans le buisson du ciel
Ardent ; essoufflé, pleine poitrine, je lutte
Pour m'y grimper avant que le dieu y descende.
Tout glisse, la mousse s'accroche à mes ongles
Les rambardes de la cité vieille se brisent
Des bouts de ruine arpentent mes vêtements
Comme de longues tiges, lianes, sarments,
Voulant me retenir. Ma volonté reprise
Échoue, la main appuyée à la pierre grise.

Je suis comme un enfant écarté de la table
Où la lèvre s’enivre à des mets délectables.
On m'a volé ma place au centre du triomphe
Du jardin constellé. Je ne suis plus l'amande
Qu'entouraient des écorces morcelées d'honneurs.
On m'a volé le ciel j'y fis un rêve étrange,
Qu'en donc en reviendrais-je auréolé d'orange ?
Quand donc y reviendrais-je à ce jardin Seigneur
Entre toutes hauteurs et de toute légende ?

Du balcon qui s'endort après une ivre fête,
De la nuit profonde et joyeuse, je vois
Se dessiner leur sein dans la courbe d’orfroi
Du ciel : des monuments arabes, dont les têtes
Penchées dans le vent de la guerre se reposent
Leur front dans mes mains d'or. En coupelle
Parfois en vue de l'aube mes mains je dispose
Pour recueillir leur songe, avec un peu de sang
Du haut de leur beauté, que le muezzin appelle.
O voix, bousculade entre les rangs du ciel !
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Message  Armor Lun 9 Nov 2015 - 18:32

Quelques petites choses qui me questionnent sur la forme:
"Des airs d'encens, de myrtille et de miel, bédouins,
Flânaient"  

"Comme un cri de bleu, jaune "

"Tout le jardin se bruit"

"Cachés de mon regard d'aumône, de betterave" un peu surprenant ce betterave

Là-haut, en haut des marches

"Pour m'y grimper "

A la lecture les césures me gênent, cassent le rythme, les rimes seraient tout aussi visibles et entendues sans être placées en fin de vers. Il me semble que cette disposition enlève de la force à certains vers. Mais peut-être et sans doute cet effet est-il recherché.

Premières impressions à une première lecture
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Message  gypoete barbu Mer 11 Nov 2015 - 17:30

Très intéressant sur le fond, très évocateur des pays étouffants du coin, très gonflé de mêler poésie et guerre en Syrie.
Pays que je connais un peu (sans jamais y avoir mis les pieds, pas le moment en ces temps troublés), j'avais un voisin syrien, un étudiant subventionné par les autorités de son pays, du côté de Grenoble, avec qui j'ai copiné assez longuement, et on a beaucoup échangé sur ce Grand pays, proche des aubes de l'humanité, riche de ruines passionnantes etc. L'étudiant a été rapatrié dès le début des troubles ...

Un texte bien écrit, comme j'aine, sans corset excessif de forme, mais très expressif et explicite, direct et évocateur ...

Il me faut un temps de réflexion pour en dire plus en fonction des données de ta note introductive. Je le ferai, d'ici quelques jours.

Bravo, avec amitié, continue en ce sens.

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Message  gypoete barbu Ven 13 Nov 2015 - 8:12

Bon, Marine, me voilà.

Ton texte intitulé « Azuorien » a fait sonner ce que j’appelle mon radar à (bonne) surprise.

Ton pseudo, ton âge, ton sexe (indéterminé, cf. « Que je devais être remonté au jardin avant l'heure / Où les roses éclateraient dans le buisson du ciel / Ardent ; essoufflé, pleine poitrine, je lutte …), le sujet du texte (je ne dis pas du poème, est-ce de la poésie ? Je me le demande), l’émotion qu’il suscite (des rapports entre poésie et guerre en Syrie, du choc de ton autre texte « Auschwitz-B. », déniché au catalogue à ton pseudo), de ta qualité autoproclamée d’étudiante sollicitant avis pour élaborer un dossier universitaire, de l’objectif que tu assignes aux impressions et commentaires à t’adresser, tout est surprise.

Qui ne me rebute pas. Je maintiens : mon radar ne sonne que pour les bonnes surprises, et j’ai une assez bonne opinion de mon radar, il ne se plante que rarement !
Voici donc mon commentaire, sur les points successifs que je viens d’évoquer ci-dessus.

1. Sur l’appellation poésie que tu revendiques : ce n’est pas sûr.

A première impression, non, il s’agirait plutôt
- soit d’un texte à apparence de visage poétique, à asséner en public (comme « Auschwitz-B.») pour sortir les auditeurs de la torpeur ou pour contrer, comme tu le dis, les médiatiques, pseudo-scientifiques, j’ajouterais : les politiques de tous poils, les pseudo-politologues, pseudo-spécialistes de la géo-machintruc etc. que je méprise aussi,
- soit une expression de type poétique visant à communiquer un essentiel profond que tu ressens et que tu tiens de toute façon impérativement à partager quelle qu’en serait la forme.

Mais en approfondissant la réflexion, je nuancerais les choses sérieusement !
- D’abord, tes qualités d’expression poétique sont certaines (mon radar !), même s’il me semble que tu es en ceci en phase d’apprentissage (cf ci-dessous).
- Ensuite, peut-être que tu as, au surplus, choisi la poésie comme moyen d’expression parce que cette dernière provoque un choc, a un impact décuplé par la forme : la rime fascine la pensée (de 7 à 77 ans), le mètre rythme le discours et le transfigure, d’où une bien meilleure rétention et digestion du message que l’on veut à tout prix faire passer …
- Enfin, je retiens des alexandrins superbes même si parfois certains d’entre eux boitent d’1 ou même 2 pieds (on note même un vers à 15 pieds, crénom de D. …), ou si la césure à l’hémistiche est plus que douteuse … sauf à vouloir rester en vers libres, mais le libre c’est mixte, bordélique et souvent casse-gueule, sinon pire : désagréable aux radars (que chacun possède …)
Ex. de vers super (il y en a des masses d’autres, bravo) :
« Un bien-être confus faisait des arabesques (nickel)
De douceur et peignait le visage des fontaines. » (sauf que merde, 13 pieds, suggestion : remplacer ‘le visage’ par ‘la face’ et le tour est joué)
« Le soir ne tombait pas il restait suspendu » (nickel)
« Comme un cri de bleu, jaune ; une épiphanie presque. (nickel, excellent)
Des tours fragiles et nues des écorchées de pierre » (merde, 13 pieds …)
Des vers comme ceux-ci montrent qu’on est en poésie, et pas autre chose.

2. Sur le fond, le sujet traité : une accumulation de paradoxes.

En premier lieu, le titre. Un mot qui n’est pas au dictionnaire. J’ai bien sûr vérifié, et j’en ai de puissants. Qu’est-ce que c’est, ça ? Il faut que le texte l’explique quelque part, surtout s’il a été forgé par l’auteur, et dans quel but ? Les plus proches, Azuréen (de la couleur de l’azur) ou Azulejo (carreaux émaillés espagnols – superbes – étymologie arabe, tiens !) ou Assyrien (c’est dans le coin). Mystère. Azur-ou-rien en contracté ? Peut-être.
Le titre est primordial, il est l’accroche, ce qu’on retient au final, il doit être (en principe, ça se discute) le résumé de l’œuvre, son départ et sa fin, son fil conducteur et sa conclusion etc. Incompréhensible a priori et même après longue lecture … Paradoxe.

En second lieu, le sujet (annoncé en « note » préliminaire) et le traitement de celui-ci.
Une horreur d’un côté. De l’autre, au départ un rêve (vers 1) un délicat et délicieux mélange de rares sensations de pays chaud (je souffre facilement de la chaleur, pourtant), de la moiteur à l’appel du muezzin (genre St-Ex ou mieux, Charles de Foucauld), bien-être, douceurs, où tous les sens sont convoqués, odeurs, sons, vues (de coucher de soleil, aux couleurs et aux traits extraordinaires) … et ensuite, très progressivement, un dérapage (tout glisse) vers la chute, le sang, la guerre.
Ce contraste installé peu à peu entre paradis originel et enfer actuel, le cœur du sujet, le meilleur de ce texte, surprend autant qu’il subjugue. Paradoxe.

Enfin, en conclusion, un dernier paradoxe : un texte en première analyse non poétique, qui devient, au fil de la lecture et de l’analyse, une fascinante et vraie poésie. Bravo !
Et ceci n’est pas de ma part une figure de style ! Car :

3. Sur la forme : un manque de respect des règles générales et particulières.

Voulu ou non, c’est pour moi indécidable. Par moment un respect indicateur d’une volonté de bâtir une structure proche de certaines formes fixes, même d’en inaugurer une originale (à juste titre, c’est parfaitement possible, à condition de la définir – et elle se voit et s’impose dès le début de l’œuvre – puis de la respecter jusqu’au bout – sauf effets spéciaux -)
Dans ton poème, Marine, au départ on croit discerner une telle forme nouvelle : 2 § de 8 vers (mais dès le 3ème, puis ensuite, 9 vers !) avec des rimes ABABCDDC (1er §) puis (2ème§) ABABCDDX, X = rupture, déjà. Ensuite : plus aucune régularité (emportée par le sujet ?) … C’est donc du libre. Qui a son charme, mais … Idem pour l’alexandrin, orthodoxe à beaucoup d’endroits (je sens ta volonté très nette d’en faire de superbes, et tu en fais plein), hérétique à plein d’autres (quand tu te lâches). Conclusion (apparente) : tu hésites sans cesse entre faire régulier (c’est bandant) et faire libre (c’est tentant). Faut choisir !

Ceci dit, on a le droit en poésie d’écrire sans règles générales, ou sans règles du tout … mais, je répète, il faut choisir … Il me paraît difficile de faire les deux dans le même texte. Mais je peux me tromper, ce n’est que mon avis perso.
Ceci dit, on a encore le droit de créer des mots nouveaux évocateurs (ex : ensués – sauf ensuès-la-Redonne 13- ou la vallée d’Ensué 13-) ou d’utiliser des mots rares et/ou anciens (orfroi, ignescence). C’est même recommandé par la faculté.
Autres règles particulières concernant l’alexandrin, souvent non respectées : césure à l’hémistiche obligatoire, sauf parti-pris de rythme 4, 4, 4, ou effet spécial), E muet à la césure proscrit sauf liaison avec une autre voyelle en début de 2ème hémistiche (recommandé, c’est très élégant).
Ex. interdit : « Encombré d'odeurs lourdes comme des paroles » (vers 2)
Ex. bon : « Pour recueillir leur songe, avec un peu de sang » (vers antépénultième, comme quoi ça avance ! (:-D))

4. Sur le dossier « réflexif » universitaire : bizarre, bizarre …

Comment dire, bien la 1ère fois que je lis ça, « Moi, sylphe de ce froid plafond ! » (Mallarmé).
A la question : « cette poésie est [-elle] ou non capable de proposer un autre type de propos ? », je réponds personnellement sans hésiter qu’elle en est capable. Mais sera-t-elle écoutée et entendue ? J’en doute un peu, il y a tant de gens qui ne veulent pas écouter ni entendre, qui se voilent la face, préférant leur petit confort intellectuel ou autre (air connu …) que … mais c’est le privilège de la jeunesse que de croire et de tenter ! Le progrès vient de gens comme toi, peut-être le sel de la Terre, si l’aile du Génie effleure tes joues ! Va savoir ! Sur ce point mon radar hésite ! Je ne sais pas.
Sur le « dossier réflexif » : je ne sais pas quoi dire, sauf ceci : tu fais ce que tu veux du présent écrit, il est libre de pensée et de droits.

En synthèse : un vrai poème, attachant et prometteur, j’en suis amoureux !
En cadeau, (mon habitude quand je réponds à un message qui m’a intéressé, j’ai du stock), voici un de mes rares textes qui évoque la guerre (entre autre) :


J’AURAIS AIMÉ …

J’aurais aimé rester enfant
A l’ombre des nuées tarines, *
Au soleil des muses clarines
Vibrant du troupeau piaffant.

J’aurais aimé garder secret
Le rire ailé du tétras-lyre,
Le miroité du lac saphir,
Et le latin dans le sacré.

J’aurais aimé sauver du deuil
La ride altière de Grand-mère,
L’odeur surie du dictionnaire,
Tout ce passé en un clin d’œil.

J’aurais aimé ne pas ouïr
Le bruit affreux du monde en guerre,
Le son hideux du cri vulgaire,
Tout ce présent évanouir.

J’aurais aimé ne pas souffrir
D’un être aimé, du mal de hanche,
Du froid mortel, de l’avalanche,
Et à l’enfant ne pas offrir

Tout ce futur donnant vertige.
J’aurais aimé plus de musique…
J’aurais aimé moins de tragique…
J’aurais aimé … mais … mais … qu’y puis-je ?

* tarine : de Tarentaise, en Savoie ; ex : une vache de race tarine.

Amitiés
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Message  Pussicat Mer 18 Nov 2015 - 17:34

Je reprends à mon compte les remarques de Armor, et certaines petites formes qui me chiffonnent, que je ne saisis pas trop comme :
Des airs d'encens, de myrtille et de miel, bédouins,
Flânaient.
il manque une liaison entre ces essences d'encens, de myrtille et de miel, et bédouins , et d'ailleurs que viennent-ils faire dans cette énumération thématique, les "bédouins" ?
De plus, passé le jeu de mots facile : "Des airs/désert", reste "Des airs d'encens...", un choix maladroit pour désigner ce qui fait appel au sens, ici l'odorat.

Le choix des rimes n'est pas suivi, et certaines sont bien pauvres.

En fait, c'est le projet de s'engager dans un texte aussi long de forme rimée que je ne soutiens pas. Ou alors, si tu le fais, tu le fais à fond, en respectant une rythmique (ici l'alexandrin), en respectant la ponctuation, en allégeant quelques branches de fruits trop mûrs telles :

On m'a volé le ciel j'y fis un rêve étrange,
Qu'en donc en reviendrais-je auréolé d'orange ?
Quand donc y reviendrais-je à ce jardin Seigneur
Entre toutes hauteurs et de toute légende ?


Le soleil revint. Dégringolai. Une chute.
J'étais d'un coup quelque heure en arrière et devais
Retrouver la demeure où j'étais accueilli
Là-haut, en haut des marches. Inquiet, je savais,


Je pense que ce texte pourrait très bien épouser la prose ; tu évites ainsi le piège de la rime obligée et tu as devant toi un boulevard pour développer le thème que tu as choisi avec le lyrisme et les images qui conviennent
Certains textes aiment le corset des salons, d'autres préfèrent les trottoirs des avenues... dans ce cas, je pencherais pour l'air libre des boulevards.

C'est une première lecture Marine...
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Message  Pussicat Mer 18 Nov 2015 - 17:51

Oubli : quand on se risque à créer un mot, il faut qu'il fasse sens dans la phrase. C'est encore plus délicat lorsqu'il s'agit d'un titre, ici :
Azuorien
Rêverie de coupoles et jardins sous un ciel mat

Si je vois la phrase qui l'accompagne, que peut évoquer le titre : Azuorien ? Habitant d'un pays imaginaire, l'Azur ?
Azur ou rien... ? Un titre un peu bancale qui accroche, que je n'arrive pas à lire sans faire un effort, il reste coincé quelque part dans la bouche, A-zu-o-rien, c'est pas facile à prononcer... tu as fais fort Marine
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Message  gypoete barbu Jeu 19 Nov 2015 - 9:00

P’tit matin, l’œil éteint, l’autre décapsule, un orteil sul … plancher, l’autre de démancher (un terme de cello), ficelles de caleçon aux mains, jeux de mains / jeux de vilains, la pensarde redémarre, marre !, un p’tit noir d’abord, d’accord ?, comme ça qu’euch fonctionne, mouline en rimes, coup d’œil au portable sur la table (de nuit), jeudi 19, 14° plantigrade, 5h zéro neuf, time to go out of bed, gaffe à pas zéveiller la femme de ma vie, si’j veux êt’seul un moment, radar démarre, sonne comme un connard, c’est pas une vie, guerre en Syrie / Assyrie, rififi à Paris, hier St Denis, tous les jours ainsi, ces temps-ci …
Syrie / Assyrie ? Syriens / Assyriens, Assyrien / Azur-ou-Rien, Azuorien, tiens ! Radar, marre, café d’abord, premier escalier qui craque, molle attaque, descente en silence, avance, clin d’œil en bas à Tsao-leue (c’est le p’tit nom de mon cello, un chinoise d’origine, savez-vous que le violoncelle – cello, en raccourci - ressemble furieusement à une jouvencelle ? – taille, formes, voix humaine, ouïes, âme même et j’en passe), à ma caresse de plume dans l’obscur, elle frissonne un ut discret, y’a d’la jalousie dans l’air, deuxième escalier non moins craquant, ma maison est toute en hauteur, adossée à la montagne d’ici, voilà t’il pas qu’Lao Tseu (c’est le p’tit nom d’ma bécane, made in Japan) murmure, derrière le mur, urgence à consulter. CAFE D’ABORD, comme ça qu’euch fonctionne, associations d’idées, Sigmund, halt deinen Mund, dirait : tout noter ! Sinon ça disparait ! Stéphane (Mallarmé) dirait : oubli / aboli, note tout, c’est fou … It works ! (ça fonctionne, et ça m’fatigue, par moments)
Toute honte bue, café aussi, je débraguette Lao Tseu, ding-dong, messagerie, vosecrits, voir azuorien, stupeur !, radar, t’est l’meilleur, clic, tiens ! Divine Surprise, Devine absente et Divine présente !
Réveillé, gratté, toiletté, culotté, bouffé, au clavier :
L’absente, d’abord.
Ben Marine ! Sans voix ? kess-quiss-pass ? Ch’teu fait un si beau message, décrochage ? Bon, j’meuf’rai unn’raison, meuf, meuf !
La présente, d’accord.
Ben PussyCat, ça c’est de l’explicite super, et du subliminal d’enfer ! Eprise, emprise ! Surprise, sur Prise ! Flagrant délit, migrant pili-pili (j’ai pas dit ‘là, grand guili-guili’.) Silence, Sigmund …
Tes deux messages sont nickels, on est très d’accord, et plus car affinités : je te suspecte même de copiés-collés ! Azur-ou-rien (titre bancale, dis-tu ! Faute de clic ? Ok. Coincé dans la bouche, ok), « ce texte pourrait très bien épouser la prose », « Le choix des rimes n'est pas suivi, et certaines sont bien pauvres. », « et certaines petites formes qui me chiffonnent », ben oui (bis et ter) ! « les remarques de Armor » (sic) ? Ou les miennes ? Etrange ! Elles se ressemblent tant ! Sigmund, Sigmund, quand tu nous tiens !
« Certains textes aiment le corset des salons, d'autres préfèrent les trottoirs des avenues... dans ce cas, je pencherais pour l'air libre des boulevards. » J’adore ces formulations ! J’aurais plutôt dit, parlant à ma façon : « Certains textes aiment le corset des salons, d’autres préfèrent l’air pur des vallons », plus montagne (mes amours), mais c’est pareil (et bravo, dico des rimes, à la hauteur, comme d’hab !) Et je suis encore d’accord sur le fond de ces remarques : « la forme, c’est le fond qui remonte en surface » (un alexandrin génial de Hugohélas, à méditer longuement) ! Les preuves : « un texte à apparence de visage poétique », « plus aucune régularité (emportée par le sujet ?) … C’est donc du libre. Qui a son charme, mais … », « Conclusion (apparente) : tu hésites sans cesse entre faire régulier (c’est bandant) et faire libre (c’est tentant). Faut choisir ! »
Et tant d’autres choses à dire … Bonne journée, ma petite PussyCat. Médite !

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Message  Marine Ven 20 Nov 2015 - 16:24

Merci à vous deux pour ces commentaires. Tu as raison Gypoete, ton long message, et le fait que tu prennes le temps de l'écrire, m'ont touché l'autre jour. Je n'avais pas grand-chose à répondre dans l'immédiat ; si je trouve certaines remarques très pertinentes, comme celle qui concerne l'oralité ("a asséner en public", cf ci-dessous), d'autres, comme le relevé du nombre de syllabes des vers, m'ont agacé. Elles révèlent une forme de pensée binaire que je récuse profondément dans vos deux commentaires : le fait qu'il faudrait choisir entre l'alexandrin et le vers libre, que leur coexistence au sein d'un même poème serait par définition anti-poétique. Je dénombre une multiplication, depuis que je fréquente les forums, de cette attitude qui consisterait à dire ce qu'est la poésie et comment elle marche, chose qui ne peut être déterminée d'avance dans la mesure où l'acte de créer quelque chose remet sans cesse ses prédicats en cause. Il y a deux ou trois ans, je respectais l'alexandrin. Je suis évidemment conscient et au courant des règles qui le concernent. Puis j'avais essayé le vers libre. Aujourd'hui, je suis convaincu que l'alexandrin seul court toujours le risque d'être kitsch ; que le vers libre, au contraire, semble souvent orienter le poème vers une poésie du quotidien ou une poésie surréaliste. Il s'agit pour moi d'essayer d'inventer autre chose. Après avoir fait du vers libre un académisme, les poètes sont retournés à l'alexandrin ancien sans s'apercevoir qu'il ne pourrait plus rien dire du monde contemporain, du moins si l'on suppose, comme Brecht et d'autres, qu'à pensée nouvelle forme nouvelle. Je veux reprendre l'alexandrin, mais plus comme avant. Le poème suit alors le rythme d'une nécessité intérieure, nécessité qui ne saura jamais se donner de schéma fixe. Peut-être l'écoute de ce même poème, lu à voix haute, vous fera t-elle changer d'avis. Y trouvez-vous encore le même problème de vers trop longs par rapport au rythme d'ensemble ? La voix aurait-elle dû prononcer tous les "e" muets ? Le faire n'est-il pas politiquement problématique - faire comme si ni la langue ni le monde n'avaient changé ? Sinon, je suis bien sûr ouvert au débat contradictoire, et à la discussion !

Pussicat : Bédouins peut être un adjectif, et pas seulement un substantif. Rien n'empêche des airs d'encens et de myrtille d'être bédouins, c'est-à-dire, par association d'idées, d'être nomades. Votre obsession de la réalité référentielle vous fait imaginer une liaison entre ces airs et bédouins, parce que vous imaginez des bédouins réels, sans penser que ce bédouins puisse être un adjectif en apposition. Le commentaire part d'une bonne intention, et je vous remercie, mais il y a quelque chose d'infantilisant je trouve - je me trompe peut-être, et je ne le dis pas d'ailleurs sur un ton accusateur, mais amical ! - dans votre remarque, conséquence d'une lecture littérale.
"il manque une liaison entre ces essences d'encens, de myrtille et de miel, et bédouins , et d'ailleurs que viennent-ils faire dans cette énumération thématique, les "bédouins" ?"

"Certains textes aiment le corset des salons, d'autres préfèrent les trottoirs des avenues... dans ce cas, je pencherais pour l'air libre des boulevards" : Là encore, je remarque une binarité de votre proposition et de la pensée qui la sous-tend ; vous rangez les choses en deux catégories qui ne pourraient pas s'interpénétrer. Il est temps, je le crois, de remettre en branle toutes ces catégories, désuètes.

Bonne écoute à vous deux / trois !
ICI
( https://soundcloud.com/user-26791149/azuorien-1ere-version )
Marine
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Message  Marine Ven 20 Nov 2015 - 16:31

PS : J'ai oublié de te remercier aussi Armor, tout plongé que j'étais dans les remarques plus récentes de Gypoete et de Pussicat. Il va de soi que mon commentaire répond aussi à tes remarques ! Merci !

Une dernière petite pique au passage pour Pussicat - d'ailleurs, j'espère que ma réponse ne vous aura pas parue trop abrupte, vous me commentez très gentiment souvent et vos commentaires me sont toujours précieux, mes remarques sont bien sûr amicales !
" quand on se risque à créer un mot, il faut qu'il fasse sens dans la phrase" : Pourquoi ? Qu'Est-ce qui justifie cet impératif du sens ? La seule sonorité, ou le fait même que vous vous interrogiez dessus, ne suffisent-ils pas ?
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Message  gypoete barbu Sam 21 Nov 2015 - 5:04

Adios Marine !
.
Réveillé 04h58, radar sonne, clic clic, clic, aigre-doux, pas fréquent, peu habituel, se plante rarement …
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Lu hier soir (un poil – deuch’fal - désarçonné – étym : du cheval jeté à bas des arçons -), entendu dans le noir (grâce au lien que tu tisses, de toi à moi, c’était doux) un garçon (toi ?), voix vibrante, puissante, poignante, une splendeur, déclamer Azumachin, OOOOH, OK : rien, du son, ducon (moi) ! Compris ! (15 jours que je cherchais, me manquaient plein de données !)
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Un(e) JMG sonore !
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Voilà la clef ! Curieux. A la limite du stupéfiant ! Antisocial, intransigeant, cassant, à 20 ans ! Une attention si pointue aux enfants en perdition, aux rencontres autant reconstructrices que constructrices (de avenir, de sensations, de vie, de amour …) Guerre en Syrie, compris !
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Tu es Mondo !
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Je ne dirai pas un mot de plus, sauf :
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Adios, Mondo. Que tu vives ! Que tu agaces ! Que tu ne fasses pas kitch, cette-hor-reur ! Que tu trouves des auditoires en nombre (pas évident, je connais la musique … que tu sais faire !) Va bene.
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Gypoetos barbudos
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Message  Pussicat Sam 21 Nov 2015 - 10:22

Lecture littérale, peut-être...
L'erreur sur l'utilisation de "bédouins" d'accord, et à la relecture, je trouve cette forme excellente.
Mais : "il y a quelque chose d'infantilisant je trouve (...)dans votre remarque," pas d'accord. Je ne vois pas ce qu'il y a "d'infantilisant" dans le fait de s'égarer dans son commentaire, de se tromper.
Quant à "Des airs", je maintiens son choix maladroit alors que tu fais appel à l'odorat et au goût. Prendre l'air de, avoir des airs de, mais "Des airs d'encens, de myrtille et de miel, bédouins,/Flânaient." je ne vois pas.

"Certains textes aiment le corset des salons, d'autres préfèrent les trottoirs des avenues... dans ce cas, je pencherais pour l'air libre des boulevards" : Là encore, je remarque une binarité de votre proposition et de la pensée qui la sous-tend ; vous rangez les choses en deux catégories qui ne pourraient pas s'interpénétrer. Il est temps, je le crois, de remettre en branle toutes ces catégories, désuètes.

"Là encore, je remarque une binarité de votre proposition" : pourquoi encore Marine ? C'est la première que j'aborde la forme du texte.

"vous rangez les choses en deux catégories" : mais c'est toi qui a choisi cette forme en blocs de strophes rimées, pas moi, et puis quel aplomb divinatoire !

"Il est temps, je le crois, de remettre en branle toutes ces catégories, désuètes." Là je pense que t'es emportée Marine. Ne connais-tu pas mon travail poétique, mes recherches depuis tout ce temps ? Si tu as loupé quelque chose : Catalogue. D'autre part, je pense que les auteurs contemporains n'ont pas attendu ta tirade pour "remettre en branle toutes ces catégories, désuètes.", une phrase qui pourrait dénoter un manque de culture littéraire, mais je ne le pense pas, aussi je crois que ces mots ont dépassé ta pensée sur le coup.

à bientôt de te lire,
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Message  Pussicat Sam 21 Nov 2015 - 10:34

Je viens d'écouter ton texte lu, et je me dis : mais d'où vient cette différence qui me fait croire à deux textes différents ? La forme en blocs de vers rimés lourde comme un loukoum... je préfère l'écoute à la lecture, oh oui... magnifique... la voix, les mots, m'emportent et je voyage. Merci pour cette lecture !
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