Exo « Train » : Extraits du carnet d’un voyageur incertain

L’envie de départ, l’espoir qu’un voyage peut faire naître, la promesse d’un ailleurs sans doute meilleur et puis déjà, peut-être, la souffrance qui revient à travers le poids de l’exil et l’attente déçue…
Un cheminement que tu décris sans faux effets, cette destinée que l’on voudrait maîtrisée mais dont on ne possède pas toutes les clés.
Ce que j’apprécie particulièrement, c’est cette sorte de fatalité que tu évoques, ce réalisme sur une situation qui ne va pas forcément en s’améliorant mais qui, peut-être, pourrait tout de même ouvrir d’autres horizons, même si ceux-ci demeurent sombres.

dusha a écrit:Au loin, des oiseaux. Au loin, l’œil d’un charognard…

j'oublie de dire que j'ai un coup de coeur pour cette fin.

Moi aussi, gros gros coup de coeur, mais pas seulement pour la fin, pour l'ensemble du texte !

Il y a cette attraction de la couleur rouge, qui évoque un lieu ardent et séduisant, un lieu rêvé, dans lequel on se retrouverait, dans lequel on se trouverait, qui donnerait corps et sens à notre vie.
La certitude d'y arriver bientôt, et puis le doute. Non. Ce n'est pas tout à fait ce que l'on attendait. Le rêve n'est pas si facile que cela à atteindre. Il ne suffit pas de monter dans le train et de partir.
Une quête du bonheur. Teintée d'une idée d'incomplétude. D'inaccessible aussi.
Très beau texte, Dusha !
Et j'ai beaucoup aimé certaines images, au milieu des réflexions.
J'ai cru comprendre que tu étais attirée par des paysages du Sud : briques rouges, herbes sèches, cyprès...

Et si, au loin, on aperçoit la plaine, c'est que tu n'es pas loin de chez moi.

Oui, l'exil est chose "intime" comme l'exprime le narrateur. Le rêve, puis le projet, sont des formes de voyages immobiles en soi. Et pas sûr que ce soit plus vert dans le jardin du voisin, mais partir, c'est entamer quelque chose. J'espère que l'Éden attend ce voyageur vers l'inconnu.

Merci à mes quatre commentatrices. J'ai pris plaisir à prendre le train... Mon narrateur est un être purement fictif... si ce n'est que je lui ai prêté mon amour fou de la Toscane, de la campagne toscane, où j'aurais bien aimé me fondre dans le gris, le vert, le rouge et l'ocre... dont j'aurais bien aimé caresser encore la douceur des collines.

Avant même de se plonger dans la lecture, par ailleurs tout à fait plaisante, ce qui frappe ici, c'est la mise en page en paragraphes bien séparés.
Serait-ce pour évoquer les nombreuses gares qui ponctuent le trajet ?

Un texte parsemé de couleurs et pourtant bien noir pour moi, peuplé de rêves qui n'auront pas lieu et de désillusions, pourtant l'espoir est présent entre chaque ligne.
J'aime bien le principe du carnet de voyage, les extraits qui permettent les ellipses de temps et racontent des fragments. Ici, je me suis demandé si c'était bien utile, tout se suit avec liant et ne m'a pas donné l'impression de ruptures de temps, même si je vois bien l'évolution du voyage et de l'état d'esprit entre le début et la fin, et ce n'est qu'une question de forme.
Belle écriture.

"On s’accroche. Comme on peut. On s’agrippe,"

Beau texte. Volontaire. Deux images ressortent opposées et conjointes : on est en dessous et on s'accroche mais on est aussi l'oeil au-dessus qui plane et scrute et ne s'en laisse pas conter.
Pour moi c'est plein de lutte positive, optimiste...

Merci beaucoup à vous tous !

Oui, l'espoir malgré tout, Elea.

J'ai coupé mon texte en fragments. Ils marquent la reprise de la réflexion de l'auteur et non l'arrêt dans les gares... quoique... Mon voyageur est un peu somnolent, bercé par le train. Puis il reprend son rêve éveillé.