Exo anonyme « L'attente » : Leurs nuits

Les nuits d'hiver, froides et sans pitié, laissent le vent glacial mordre les chairs à sa portée. Des nuits qui ressemblent à tant d'autres, là où des quartiers tristes ne dorment jamais vraiment, hantés par des existences qui ne sont plus que des ombres.
Croisements de regards avec des êtres pour lesquels il est devenu difficile d’accepter le leur. Morceaux de vie à la dérive. Tournée nocturne au bout des chemins de l'errance.
Des personnes vivantes mais juste plus vraiment là. Et les civilités ne font pas partie des bagages que l’on transporte la nuit. On s’observe, on se teste puis les mots sortent, fleurissent comme des coups de soleil. Comme cette femme qui va repartir encore plus pauvre qu'elle n'était arrivée. Inutile de perdre son temps dans les banalités du quotidien, à peine des anecdotes.
Avant de partir et de disparaître dans cette nuit qui ressemble tellement aux autres. De retrouver un repère en espérant s’y perdre. En y taisant ses larmes. En regardant le jour se lever. Un de plus. En implorant que ces bras dont on rêve franchissent le pas et viennent vous accueillir. En vous réveillant vous-même empreint de ces mystères de la nuit que les premiers passants affairés ne comprendront jamais.
Jamais.

Un univers bien sombre et désespéré peuplé de fantômes en errance en quête pour certains d'un peu d'humanité. Le fait qu'on ne sache pas exactement de qui on parle ne m'a pas gênée.

Spoiler:

Texte intéressant. Le "vous" qui arrive à la fin n'était peut-être pas utile...
Je suis d'accord avec Iris.

Je comprends bien l'intention, louable, humaine, d'actualité, tout ça, mais ne suis pas convaincue par la forme : trop de poncifs à mon goût, surtout dans le premier paragraphe, de mots déjà lus, entendus, pour parler de "ça".

Et les phrases courtes (En regardant le jour se lever. Un de plus.[...] Jamais.) qui appuient sur l'effet de dramatisation.

Je trouve qu'il y a la matière, un sujet, mais qu'il faudrait trouver un angle d'écriture plus personnel.

L'attente de la nuit, oui.
Ou la nuit qui attend.

Peut-être trop explicite. Ou pas assez (?)

Je n'ai pas trouvé le thème de l'attente, peut-être parce que l'histoire me paraît confuse. Je ne situe pas le personnage ni ceux évoqués et j'ai plutôt l'impression qu'on me raconte les bribes d'un rêve, ou d'un cauchemar.

Un univers déshumanisé dont on n'attend plus grand chose. Un "vous' qui vous interpelle, c'est vrai.
Mais toute une kyrielle de gérondifs sur la fin.

Un texte plein d'empathie pour les déshérités (il m'a semblé que tel était le thème) mais traité souvent avec maladresse et lourdeur : "Croisements de regards avec des êtres pour lesquels il est devenu difficile d’accepter le leur" par exemple.
C'est dommage, un peu plus de travail aurait pu rendre émouvant cet univers dont l'ambiance est bien observée.

Il y a de la générosité dans ce texte, mais aussi une sorte de vision un peu empesée qui empêche la sensibilité de déployer toute ses nuances.

Malheureusement un texte d’actualité et d’avenir. Des poncifs, sans doute, mais ne pas en écrire c’est livrer la misère à l’oubli confortable. pour l’angle, il y en avait d’autre, c’est certain, mais pour ma part, j’aime assez celui-ci.

New York ou Paris ils ont tous le même visage, la même histoire à raconter... le même chemin de vie... tout roule et puis l'accident, la chute, la perte, la descente aux enfers, et la rue... fantômes...
pour l'attente je ne vois pas, le titre ne m'éclaire pas, hors sujet je ne sais pas, mais j'ai un faible pour ce texte.

Un texte à revoir, à mon avis... Certaines maladresses à corriger, comme :

"Croisements de regards avec des êtres pour lesquels il est devenu difficile d’accepter le leur. "

Morceaux de vie à la dérive, écris-tu.
Cela aurait pu être le titre, aussi.
Émotion intacte à la seconde lecture.

j'aime le timbre de la voix qui dit ces lignes: le ton est élégant.
il y a du rythme, de la poésie, la première phrase (on dit incipit?) envoie sec et vraiment se pose là!
j'apprécie ce format confortable de lecture, ni court, ni long.

"Croisements de regards avec des êtres pour lesquels il est devenu difficile d’accepter le leur."
cette phrase, pour ne pas se dissocier de la fluidité de l'ensemble mériterait d'être retravaillée, elle sonne trop compliquée, emmêlée: à dénouer...?

dans le dernier paragraphe, trop de "en", c'est très dommage.

avec quelques petites améliorations, ce texte-là serait tip-top!
et je ne sais pourquoi il m'avait échappé.

une phrase-abîme ici:
"De retrouver un repère en espérant s’y perdre."

Merci de vos commentaires.
Je suis consciente des défauts de ce texte, que je n'arrivais pas à retravailler. Peut-être le ferai-je, pas sûr, je vais laisser le temps de mijoter ça :-)