Exo « Détournement de poème » : Désert

Spoiler:

Désert

Brûlé par le soleil, s'étend à l' infini,
Un chaos minéral, inébranlable pierre
Qui reflète en écho, l'émouvante prière
D'un peuple abandonné que l'on voudrait ami.

Émerveillés, les yeux, que l'on ferme à demi
Explorent l'horizon, battements de paupière
A l'unisson du cœur dans la chaude lumière,
Mais ne décèlent rien qu'un désert endormi.

Où donc vous cachez-vous, peuple mystérieux
Invisible et discret qui habitez ces lieux ?
Derrière quel caillou, emmuré sous quels voiles ?

Sous d'arides climats à la chaleur de feu
Vous respirez le soir sous votre plafond bleu
Et lisez dans le ciel le secret des étoiles.

Très beau texte. Merveilleux. Mystérieux. Poétique, au rythme parfait.

Non seulement il me paraît correspondre aux critères, mais voilà un poème dont on ne peut absolument pas supposer qu'il s'agit de "bouts rimés" si on n'est pas informé.

Je viens de le relire et je trouve qu'il conviendrait tout à fait en prologue, avant celui d'Albert Samain.
Il faut donc lire d'abord le tien, et en suivant le sien, sans aucune transition, l'harmonie est la même.

Ces deux poèmes n'en font qu'un.
Je suis épatée. Bravo Iris.

Tout comme piqueboufigue. Il m'a volé mon commentaire. Il est super chouette ce poème, Iris. Merci du plaisir.

embellie a écrit:
Tout comme piqueboufigue. Il m'a volé mon commentaire.

Normal, vous êtes de la même famille...

Je reviens plus tard pour un commentaire même si tout le monde s'en fout...

Comme promis, je relis
et je dis (jeudi ?) : ça cartonne grave !

C'est beau, c'est classe, ça envoie et ça transporte.

Ah, comme j'aimerais lire le secret des étoiles. Merci Iris.

Je ne connaissais pas le poème d'Albert Samain, et tu eus inversé les textes, je m'y serais laissé prendre, tant le tien est réussi.
C'est vraiment très beau.

Mais où allez-vous chercher ces poésies ? Albert Samain, du kitsch pur ! Moi qui croyais être le seul a lire ce genre de trucs. Je dois dire que dans le genre, tu es en plein dedans. Manque toutefois le petit Jésus et ce genre de trucs. Je dirais que tu es presque un peu trop “moderne“ pour restituer ce qui —chez ces symbolistes bien pensants— font les délices de mes trouvailles de chineur.
Ah ! le sable chaud !

Désert

Brûlé par le soleil, s'étend à l' infini,
Un chaos minéral, inébranlable pierre
Qui reflète en écho, l'émouvante prière
D'un peuple abandonné que l'on voudrait ami.

Émerveillés, les yeux, que l'on ferme à demi
Explorent l'horizon, battements de paupière
A l'unisson du cœur dans la chaude lumière,
Mais ne décèlent rien qu'un désert endormi.

Où donc vous cachez-vous, peuple mystérieux
Invisible et discret qui habitez ces lieux ?
Derrière quel caillou, emmuré sous quels voiles ?

Sous d'arides climats à la chaleur de feu
Vous respirez le soir sous votre plafond bleu
Et lisez dans le ciel le secret des étoiles.

Superbe ! Je suis subjuguée et sans hésiter je te dirai que je préfère cent fois ton poème à l'original que j'ai toujours trouvé un peu mièvre. Ici plane un mystère autour de ce peuple invisible (Touaregs ?) qui se fond dans son désert brûlant et ne respire que la nuit "plafond bleu" de la couleur des voiles dont ils se couvrent ... Bref, je suis partie très loin avec toi dans cet univers, merci !

Arielle a écrit:
Superbe ! Je suis subjuguée et sans hésiter je te dirai que je préfère cent fois ton poème à l'original que j'ai toujours trouvé un peu mièvre. Ici plane un mystère autour de ce peuple invisible (Touaregs ?) qui se fond dans son désert brûlant et ne respire que la nuit "plafond bleu" de la couleur des voiles dont ils se couvrent ... Bref, je suis partie très loin avec toi dans cet univers, merci !

Je suis de l'avis d'Arielle : mieux que l'original.
Mais moi qui suis un peu pervers, et grand amateur de kitsch, il me manque ce qui me ravit dans la version originale :

Joseph dort, le coeur pur, ayant fait sa prière ;
Et l’âne à ses côtés est comme un humble ami.

Entre les pieds du sphinx appuyée à demi,
La vierge, pâle et douce, a fermé la paupière ;
Et, dans l’ombre, une étrange et suave lumière
Sort du petit Jésus dans ses bras endormi.

J'aime que la convention poétique autorise la Vierge à fermer “la paupière“ dans un monde parfait où les ânes sont humbles et les enfants endormis.

Quel beau poème Iris ! Quel joli travail sur les rimes, le sens, c'est superbe.

A savourer sous les étoiles...

J'aurais juste deux toutes petites remarques, qui ne gênent peut-être que moi :
- les deux "sous" qui se suivent entre le 11ème et le 12ème vers "...sous quels voiles ?" "Sous d'arides climats..."
- et le hiatus (si c'est bien cela dont il s'agit) "climats à"

c'est le premier texte que je lis et commente, alors attends-toi à du mou de chez... mou grave ! du mou grave comme ça, j'en redemande au petit déjeuner, miam, miam !

Phylisse a écrit:
et le hiatus (si c'est bien cela dont il s'agit) "climats à"

Tss tss, point de hiatus ici.
Allez couché ! Assis Phylisse ! ^^

Albert Samain ( quel nom !) Emile Verhaeren et Paul Géraldy attendent Iris au parloir pour la remise des prix ! ( ces noms me ramènent à mes années vert pâle, merci Iris !)

ça c'est du beau !!!

Le poème d'Albert Samain m'a paru un poème de circonstance, le tien élargit les horizons et a quelque chose de très émouvant.

Tu fais fort là ! C'est achement bien, musical et tout et tout.

Superbe réussite ! La même ambiance de calme et de sérennité en plus intense, les bondieuseries en moins.

Hé hé, Phylisse ! J'ai remarqué aussi après coup la répétition de "sous". Je vais essayer d'y remédier. J'ai bien dit : essayé.
Au départ, c'était comique, car je n'avais dans la première strophe que des br,pr, tr, cr... J'ai dû y travailler un peu et changer certains mots.

J'ai choisi le poème d'Albert Samain car il offrait des rimes pas trop compliquées à caser ailleurs. Ceci pour répondre à ceux qui l'ont trouvé peu à leur goût.

Un grand merci à tous ceux qui m'ont lue et commentée.

---

< Iris, vous pouvez intervenir autant que vous le désirez dans les sujets concernant des exercices.
Il n'y a pas les mêmes petites restrictions que pour les autres textes hors exercices.
La Modération >
.

Oh très beau !
je préfère aussi le tien à l'original

et comme le choix des mots, des sons, dit bien le désert !

(que je ne connais pas mais bon, que j'imagine)

Magnifiquement grand comme le désert et "son peuple invisible" infiniment petit, ton poème Iris...

Albert SAMAIN que je croyais aux oubliettes, soit dit en passant, n 'avait qu 'à mieux se tenir...Tant pis pour lui s' il se fait battre!
Tiens, ça me redonne envie de m 'y mettre :

Le dormeur du train

C 'est un sale wagon, où fume un passager
Empuantant bêtement les sièges salis
De tags; où la misère de l 'obscénité
S' étale : c 'est un sale wagon tout pourri
etc ..........

Je m 'endors moi-même
A plus !