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Carmen

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Message  hugofan Dim 29 Jan 2012 - 17:16

Voici une nouvelle que m'a inspirée la lecture du fabuleux Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. J'espère que vous apprécierez ^^


Près de Grenoble, dans la banlieue d'une petite ville qu'il est pour maintes raisons préférable de ne pas nommer, vivaient, inconsolables, trois mille chômeurs engorgés d'alcool et de ragôts. Dans ces grands immeubles lézardés, aux caves puantes, aux portes toujours ouvertes et aux paliers toujours résonnants d'insultes et de râles, on s'épiait, se calomniait, se conspuait jusqu'au délire. Laver son linge sale en public était devenu non seulement une habitude, mais aussi un besoin, à tel point qu'il ne se passait pas un jour sans que n'éclatât quelque croustillant scandale, quelque nouvelle délicieuse dont se repaissaient en se tortillant les femmes oisives et les hommes violents. Mais dans ce quartier boueux, crasseux, où l'on marchait sur des chewing-gums et faisait l'amour sur les toits, l'immeuble le plus mal lotis, le plus ignoblement dépravé, était celui qui portait le numéro 9. Il se situait à l'angle du terrain de foot en terre sur lequel hurlaient, le dimanche, les jeunes de la cité. Au premier étage, toujours en équilibre instable entre la mort et la vie, croupissait monsieur Arnaud, un nonagénaire aux gestes furtifs, à la démarche alanguie. Personne ne savait au juste d'où il venait, ce qu'il faisait là ; personne ne pouvait se vanter d'avoir jamais entendu le son de sa voix. Il était l'insignifiance même, l'entité débordante d'apsirations suicidaires et qui pourtant semblait condamnée à vivre, encore, toujours, de manière indéfinie. Certains pensaient même qu'il avait plus de cent ans. Il fumait, bavait, empesait ses matelas de son urine fumeuse, corrosive comme de la soude. Toutes ses tentatives de suicide s'étaient irrémédiablement soldées par un échec. Il tombait en décrépitude, résigné, soumis comme un petit chiot bien tremblant. En face, derrière la porte trouée en de nombreux endroits par des coups de poings, c'était une autre histoire. Contrairement à monsieur Arnaud en effet, Frédéric, que tout le monde surnommait plus ou moins affectueusement Fred, avait une famille. Une femme d'abord, Lisa, qu'il cognait à tour de bras lorsqu'il revenait des bistrots. Buvant en effet quotidiennement beaucoup plus d'alcool qu'il n'avait de sang dans les veines, Frédéric était d'une violence animale, y compris avec ses propres enfants. Maggie, l'aînée de ces trois malheureux, avait plusieurs fois essuyé les gifles de son père, gifles qui se muaient très vite, sous l'effet de l'excitation, en coups de points. Galvanisé alors par les gémissements de sa femme et de sa fille, Frédéric tiraient ensuite les jumeaux de leur lit, pour les fesser, leur tirer les cheveux jusqu'à se qu'il se lasse de tant cogner. Harassé de fatigue comme après l'amour, il se laissait tomber sur le canapé et ronflait jusqu'à l'aube. Ses matinées, d'ailleurs, il ne les passait jamais avec sa femme mais avec mademoiselle d'Ombreille, résidant au troisième étage. C'était une jeune fille de vingt cinq ans, un peu maigre mais aguicheuse à souhait. Ses yeux en amandes, aux pupilles minuscules et tout scintillants de reflets d'or, auraient donné le vertige à n'importe quel homme. Surtout à Frédéric, dont le sang s'échauffait au moindre frôlement d'une silhouette féminine. Apparemment, ils aimaient faire ça le matin. Sans compter que comme l'immeuble était absolument silencieux pendant les premières heures, on entendait tout. Le bruit infernal de leur passion parvenait même jusqu'aux oreilles de Lisa, sa femme, son épouse légitime, pâle, décharnée, bleuie çà et là par les coups de son bourreau. Au troisième cependant, ça résonnait, claquait, tambourinait, gueulait comme en enfer. Lisa se taisait, pleurait, ne pensait à rien.

Néanmoins, s'il y avait dans cet immeuble, véritable réincarnation de Sodome et Gomorrhe, un personnage mystérieux, haï, qui condensait toute la bile pernicieuse et sadique à force d'oisiveté des habitants de la banlieue, c'était bien madame Carmen, toute rabougrie comme un buisson en hiver, sous la neige. On ne lui connaissait pas de nom. Son prénom suffisait. Carmen, une espagnole. Elle ne balbutiait le français qu'à grand'peine. Dès son arrivée dans le quartier, on l'avait prise en grippe. D'abord à cause de son physique : elle était bossue et courbée ; sa peau, recouverte d'une couche blanchâtre comme celle des serpents avant la mue, avait la couleur d'une pomme trop cuite. Ses yeux, minuscules, dardaient des rayons d'acier. On la voyait si décrépite qu'on lui donnait, selon l'avis général, au moins deux cents ans. Mademoiselle d'Ombreille, qui n'hésitait jamais à venir mettre son grain de sel, disait même qu'elle parvenait à communiquer avec les morts, car elle entendait, depuis sa chambre, Carmen discuter dans son salon avec un essaim de voix étouffées, susurrantes comme une bise hivernale. Tout cela, loin de faire peur aux habitants du quartier, les faisait au contraire pouffer de rire, entre deux gorgées d'armaniac. La vieille Carmen devint soudain le point focal sur lequel leurs angoisses se précipitèrent, cruelles, impitoyables, trop heureuses de trouver une brèche par où s'engouffer, pour peser moins lourd, pour faire moins souffrir. On commença à déposer les ordures devant sa porte, à pisser sous sa fenêtre, à détruire son courier. On s'esclaffait. Carmen ne disait rien. Elle ne sortait que la nuit, emmitouflée dans un grand manteau sombre. Personne ne savait où elle allait, ce qui donnait lieux à des suppositions abracadabrantes, toutes plus calomnieuses les unes que les autres. On prétendait qu'elle se rendait au cimetière, faisait le trottoir, se nourrissait d'animaux qu'elle allait chasser dans la campagne ou bien se livrait à des rituels sataniques. Tout le monde s'amusait beaucoup. Les asthmatiques en sifflaient des poumons à force de ricaner.
Frédéric, se tapant sur les genoux, en devenait presque plus séduisant. Certaines femmes du quartier remarquèrent soudain qu'il avait des dents bien blanches, que ses muscles étaient secs et sains. Vers cette époque, il délaissa mademoiselle d'Ombreille pour aller vadrouiller de sexe en sexe, frissonnant comme un papillon de nuit. La jeune fille au regard de miel, rendue furibonde par la jalousie, se dégota un autre amant, Alexandre, le neveu de Frédéric. C'était un jeune homme maigre et pâle, si pâle que lorsque le soleil l'éclairait, par derrière, on voyait se dessiner ses os comme au travers de lunettes infrarouges : ils en devenaient phosphorescents. En tant qu'amant, il était beaucoup moins actif que son oncle. Il pataugeait sur place, comme au milieu d'un marécage gluant. Mais tant pis : Mademoiselle d'Ombreille avait besoin des hommes comme d'oxygène, au delà de tout ce qui est compréhensible.


On en était arrivé à un tel degré de dépravation que personne, dans toute la ville de Grenoble, n'eût pour rien au monde consenti à mettre un pied dans cette banlieue de malheur. Les années passèrent, et les fils et filles de Frédéric, toujours plus nombreux, naissaient du ventre languides de leurs mères respectives qui, très souvent, mouraient juste après l'accouchement. Leur père les reconnaissait tous, ou du moins tous ceux qui parvenaient à sa connaissance. Mademoiselle d'Ombreille, quant à elle, avait fini de sécher Alexandre et s'était donnée, par dépit, à tous les hommes du quartier. Ses cuisses perdirent de leur vigueur et ses seins, trop longtemps palpés par des mains nerveuses ou pressantes, devinrent flasques comme des toiles d'araignée. Maggie, la fille aînée de Frédéric, était devenue majeure depuis longtemps et ses yeux, sa bouche, ses cheveux, rappelaient aux voisins le fantôme de Lisa, sa mère, morte de chagrin trois ans après que son mari eût commencer à courir après les jupes de beaucoup trop de femmes à la fois. Monsieur Arnaud, du premier étage, avait enfin fini par trépasser. Ce fut par un dimanche d'automne, au coin du feu, que l'évènement le plus heureux qu'il lui fût advenu dans l'existence l'enleva pour toujours, d'une crise cardiaque. Cependant, Carmen, derrière sa porte toujours clause, tenait bon. On n'essayait même plus de compter son âge. Mieux encore : avec le temps, on avait presque cessé de la persécuter. Tout le monde était alors trop fatigué, trop floué par les longues orgies morbides où l'alcool coulait à flots, détruisant plus que jamais. La drogue aussi avait fait son apparition, juste après la mort de Lisa. La cocaïne. Ses jumeaux, d'ailleurs, en consommaient à plein nez, délirant, pataugeant dans la gadoue du terrain de foot, entièrement nus. Même mademoiselle d'Ombreille s'y était mise, parce que c'était la seule chose qu'elle trouvât excitante désormais. Furtivement, de manière plus précautionneuse que d'habitude, elle en fit très vite un commerce. La moitié des jeunes de la cité se retrouvèrent alors complètements perdus, bien au-delà de la réalité, dans un monde de lumière, de rires et de saignements. Ce fut vers cette époque à peu près que soudain, semblant venir de l'appartement de Carmen, des bruits empêchèrent tout le quartier de trouver le sommeil. Cela se reproduisit pendant une semaine. C'était très étrange. Les habitants de son immeuble s'en plaignaient énormément. Surtout Frédéric, qui montrait tous les matins, au bistrot, un visage blême, moisi de n'avoir pas dormi de toute la nuit. "Cette vache de Carmen ! La vieille pute ! Il n'y a personne qui dorme à cause d'elle ! Elle fait un boucan pas possible, et je vous dis, moi, que ces bruits, ces bruits dont tout le monde a peur, ce sont des pleurs de bébé, voilà ! Je le sais, moi : j'en ai eu plein !". En effet, on semblait entendre des cris de nourrissons, tous les soirs, depuis une semaine. La première nuit, ce n'avaient été que des plaintes, d'étranges gémissements aigus et continuels comme une bouilloire restée trop longtemps sur le feu. Puis, à partir du troisième jour, ce furent des cris, et enfin des pleurs. Mademoiselle d'Ombreille n'arrêtait pas de cogner à la porte de la vieille dame, pour la menacer d'alerter les autorités si elle continuait à faire ce tintarmarre. Mais aucune réponse ne venait jamais ; pas la moindre réaction. Harassés de fatigue, les yeux rouges, les muscles croulants, certains habitants du quartier finirent par ne plus savoir faire la différence entre la nuit et le jour, entre l'aurore et le crépuscule, entre l'imaginaire et le réel.


Au bout de huitième jour, les plaintes des nourissons se muèrent en un cri unique et prolongé, stridant, insupportable. Il envahissait le crâne des locataires, le possédait, le sciait, le mettait sens dessus dessous. Au dixième jour, ils n'y tirent plus. Ce fut Frédéric le premier qui, se saisissant d'une barre de fer, déclara qu'il allait faire cesser ce tintamarre, coûte que coûte. Galvanisés, poussés par l'alcool, tous les hommes du bistrot le suivirent, et la troupe insomniaque, fantomatique, traversa le terrain de foot pour gagner l'immeuble où vivait Carmen. Mademoiselle d'Ombreille et Maggie, ainsi que les jumeaux, au passage, les suivirent. Rassemblés devant la porte, qui affichait le numéro 12, ils commencèrent par frapper. Rien ne bougea. Impatientés, ils martelèrent, tambourinèrent, s'acharnèrent tant et si bien que la porte, au bout d'un moment, céda. Alors, poussant des cris, levant des bras dont les mains s'étaient armés de couteaux et de fourchettes, ils envahirent le salon comme une armée de Barbares aspirant au massacre. Carmen, assise sur un fauteuil à bascule en osier, les attendait dans un coin, en silence. Quand ils la virent, leur haine se décupla, monta comme le feu dans une forge, et ils se jetèrent sur elle. L'empoignant par les cheveux, les épaules, les pieds, ils la traînèrent jusqu'au stade de foot, et la deposèrent sur le sol. Alors, n'obéissant plus qu'à leurs instincts, exacerbés par dix jours d'isomnie, ils la trouèrent en mille endroits avec leurs armes sanglantes. Mademoiselle d'Ombreille lui plongea un tournevis dans l'oeil, qu'elle fit jaillir, tout gluant et retenu par un fil rouge et tremblant. Maggie lui arracha un sein, qu'elle brandit tel un trophée, en criant comme une anthropophage. Les jumeaux enfin, lui enlevèrent les viscères, et se les enroulèrent autour du cou, en guise d'ornement. Le massacre se prolongea durant des heures. Au final, il ne resta plus de Carmen qu'une flaque gluante, où flottaient quelques organes déchiquetés. Les locataires, repus, épuisés comme après une orgie, rentrèrent chez eux. Certains avaient du mal à comprendre ce qui leur était arrivé. D'autres, au contraire, commençaient à loucher sur leurs voisins, comme s'ils voyaient en eux de potentielles futures victimes. Cette nuit-là, ils dormirent à poings fermé. Et ils ne virent pas, malheureusement pour eux, que les organes de Carmen, sur le terrain de foot, avaient commencé à durcir comme de la lave. Vers les cinq heures du matin, ils avaient pris une couleur dorée et, soudain, par un léger craquement, ils éclatèrent en une pluie d'or qui, poussée par le vent, s'en alla colorer le ciel. Dès le lendemain, les habitants reprirent une vie normale. Ils s'invectivaient, se menaçaient, s'apostrophaient à nouveau. Mais vers le soir, lorsque le soleil commença à mourir, ils se produisit quelque chose d'insolite. Au lieu de se coucher, de disparaître, le disque du soleil, couleur de sang, sembla éclater dans le ciel où disparurent les nuages. La rougeur gagna toute la coupole céleste, se répandit comme un liquide magique au dessus du quartier stupéfait. Soudain, la terre entière ne refléta plus qu'une couleur d'hémoglobine. L'odeur aussi, l'odeur du sang se fit sentir, dispersée par le vent. Elle pénétrait les narines, les paliers, les murs, les vêtements. Quelques heures plus tard, des points couleur de cendre apparurent dans le ciel.

Au fur et à mesure qu'ils grossissaient en se rapprochant, mademoiselle d'Ombreille faisait ses valises. C'était décidé, elle quittait pour toujours ce satané quartier, où il semblait se passer des choses dignes d'un roman fantastique. Elle n'était plus qu'une épave à présent. Décharnée, denervée, dépulpée, elle tombait en lambeaux comme un biscuit trop sec. Avec le temps, ses dents étaient toutes parties, remplacées par des exemplaires en or. Elle n'était pas vieille du tout, mais pourtant la mort semblait la posséder dejà, l'étreindre comme l'avaient fait auparavant un nombre incalculable d'hommes, tous plus mortifères les uns que les autres. Néanmoins, elle gardait espoir. "Je me referai une santé !" pensait-elle. "Je trouverai bien encore un pigeon qui veuille bien de moi, je suis douée pour ces choses-là. Oui, ne t'inquiètes pas, Emma, tu t'en sortiras. Tu t'en ai toujours sortie." Malheureusement, elle ne vit pas la mort qui était là, prête à se jeter sur elle. La faucheuse avait la forme d'un astéroïde, qui la pulvérisa comme une orange. Les points cendrés dans le ciel avaient en effet grossis, grossis au point de traverser l'atmosphère et de se diriger, en trombe, sur la banlieue trop entachée par le crime. En une demi heure, ils détruisirent tout : les immeubles, le terrain de foot, les bancs en pierre où flanaient les vieilles commères, les caves, le bistrot. Frédéric éclata comme une tomate, Maggie comme un comcombre, les jumeaux comme un citron. Les habitants du quartier n'avaient pas su saisir leur chance, leur unique chance de se sortir de ce bourbier qui, de lui-même, ne pouvait que les mener à la ruine, à la perdition. Ils avaient au contraire craché sur la chance, l'avaient piétinée, massacrée et déchirée sur le terrain de foot, comme s'il se fût agi d'un serpent. Ils ne savaient pas qu'en la tuant, en éliminant Carmen, c'en était fini non seulement d'eux-mêmes, mais aussi de leur mémoire, de leur souvenir. D'ailleurs, si vous allez aujourd'hui dans la banlieue de Grenoble, et que vous demandez à l'un de ses paisibles habitants s'il y a jamais eu un quelconque drame dans leur cité, il en sera tout étonné et vous répondra que non, qu'il "ne s'est jamais rien passé à Grenoble. Jamais de la vie". Ce sont tous de bonnes gens, comptant quelques chômeurs certes, mais pacifiques, bien élevés, faisant tout ce qu'il peuvent pour subvenir aux besoins de leur famille qu'ils aiment plus que tout autre chose au monde.

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Message  ubikmagic Dim 29 Jan 2012 - 21:32

Bonjour,
Première remarque : ce texte manque d'aération. Les paragraphes sont longs, il aurait fallu segmenter un peu tout ça.
Ensuite, il y a des formules qui se répètent, ou des progressions : montée en puissance de ceci, perte de cela. Effets de crescendo / decrescendo, nécessaires sans doute mais qui me paraissent avoir été gérées de façon trop systématique. Enfin, quelque chose m'a gêné, sans que je puisse vraiment le formuler.
Petits problèmes d'accords au passage. D'autres détailleront sans doute, plus patients que moi. Juste un pour montrer : Galvanisé alors par les gémissements de sa femme et de sa fille, Frédéric tiraient ensuite les jumeaux de leur lit...
Bref, du Zola à tous les étages. Pourquoi pas ? Mais j'ai du mal à comprendre le but. Et l'histoire de la vieille femme, qui représentait en quelque sorte la "rédemption" des autres, mais dommage, ils n'ont pas su comprendre... J'avoue que là, à ce stade des choses, je suis perdu. Ils la détruisent ( avec un petit côté gore dans les détails, je ne vois pas ce que ça apporte en plus mais passons ), et ses restent deviennent durs, puis se transforment en or, puis en comète qui vient tout raser... Il y a là un niveau de lecture que je n'ai pas su atteindre. Sans doute suis-je trop terre à terre.

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Message  hugofan Dim 29 Jan 2012 - 22:05

Bonsoir,

l'objectif de la nouvelle était d'abord de m'essayer à écrire un texte qui s'inscrirait dans le courant du réalisme magique, après ma découverte de ce genre il y a quelques temps. Pour les effets de répétition, c'est volontaire : tout doit implacablement conduire les personnages à leur perte, d'une manière fatale et presque prophétisée par avance. D'où leurs crimes qui doivent justifier leur châtiment. Pour le côté un peu simpliste, je m'en excuse : c'était avant tout un exercice de style.
Merci pour votre commentaire ^^

hugofan

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Message  Invité Mar 31 Jan 2012 - 13:49

Un texte qui m'a beaucoup intéressée, même si je ne suis pas vraiment séduite. Tu y mélange en effet des ingrédients de genres différents : un peu de réalisme, un peu de social, un peu de gore, un peu de science-fiction, quelques côtés "roman de gare" un poil moralisateur, l'ensemble donnant une impression de disparate et de couleurs mal assorties.
Mais j'ai été frappée par la vitalité de l'écriture, par sa luxuriance aussi : le vocabulaire est riche, les constructions de phrases variées, l'idée centrale - pour autant qu'elle soit bien ce qu'a évoqué mon prédécesseur- est intéressante. Toutefois, si c'est bien cette idée qui conduit le texte, je pense que la construction des parties est déséquilibrée : cet aspect n'est pas assez mis en valeur, on passe trop de temps sur les frasques de Frédéric et Carmen n'apparait que sous un angle assez accessoire avant son explosion ! Il me semble que tu aurais intérêt à lui accorder une aura plus mystérieuse dès le départ.
Par ailleurs, quelques détails clochent, par exemple : que fait une mademoiselle d'Ombreille dans une cité pourrave ??? Je trouve que ce nom la met en relief d'une façon inadéquate avec son personnage.
J'ai en revanche j'ai adoré l'inventivité et l'humour de certains passages :
frissonnant comme un papillon de nuit. La jeune fille au regard de miel, rendue furibonde par la jalousie, se dégota un autre amant, Alexandre, le neveu de Frédéric. C'était un jeune homme maigre et pâle, si pâle que lorsque le soleil l'éclairait, par derrière, on voyait se dessiner ses os comme au travers de lunettes infrarouges : ils en devenaient phosphorescents. En tant qu'amant, il était beaucoup moins actif que son oncle. Il pataugeait sur place, comme au milieu d'un marécage gluant.

que j'ai trouvé vraiment savoureux !

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Message  Invité Mar 31 Jan 2012 - 13:53

Oh j'oubliais : Cent ans de solitude est l'un de mes romans préférés... mais je n'y aurais pas pensé si tu n'en avais parlé : j'ai du mal à le situer dans la région de Grenoble !!! ;-))

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Message  Invité Mar 31 Jan 2012 - 16:57

Mouais.... Mais en fait non. En tout cas pas sans un sacré coup de torchon pour éliminer les scories, virer le superflu, mettre un peu d'ordre dans tout ça, forme et fond. Je trouve l'entrée en matière très longue par rapport à ce que le texte essaie finalement de prouver. M'ont aussi gênée - beaucoup - des clichés passe-partout, dans les descriptions de personnages et de scènes, dans l'expression... Je reste avec une impression de touffu, confus, bâclé. Bref, une tentative louable mais pas concluante à mes yeux.

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Message  Invité Mer 1 Fév 2012 - 16:01

Une belle écriture, vraiment ! Dommage que l'ensemble paraisse manquer de cohésion et que les genres ne se mélangent pas bien (les météorites, c'est vraiment trop, pour moi).

Remarques :
– « d'alcool et de ragôts » : « ragots » (sans accent) ;
– « sans que n'éclatât quelque croustillant scandale, quelque nouvelle délicieuse » : le verbe ayant deux sujets (« quelque scandale » et « quelque nouvelle »), il convient d'écrire « n'éclatent » ou « n'éclatassent » ;
– « l'immeuble le plus mal lotis » : « loti » ;
– « débordante d'apsirations suicidaires » : « aspirations » ;
– « par des coups de poings » : « coups de poing » ;
– « Contrairement à monsieur Arnaud en effet, » : virgule après « Arnaud » ;
– « en coups de points » : amusant ! « Coups de poing » ;
– « Frédéric tiraient ensuite les jumeaux » : « tirait » ;
– « jusqu'à se qu'il se lasse » : « ce qu'il » ;
– « fille de vingt cinq ans » : « vingt-cinq » (trait d'union) ;
– « à force d'oisiveté des habitants de la banlieue » : mal dit ;
– « Carmen, une espagnole » : « Espagnole » (majuscule) ;
– « à détruire son courier » : « courrier » ;
– « ce qui donnait lieux à des suppositions » : « donnait lieu » ;
– « au delà de tout ce qui est compréhensible » : « au-delà » (trait d'union) ;
– « naissaient du ventre languides de leurs mères respectives » : « languide » ;
– « après que son mari eût commencer » : « a commencé » (après que + indicatif) ;
– « que l'évènement le plus heureux » : « événement », traditionnellement ;
– « l'évènement le plus heureux qu'il lui fût advenu dans l'existence l'enleva pour toujours » : mal dit, à mon sens ;
– « derrière sa porte toujours clause » : « close » ! ;
– « complètements perdus, bien au-delà de la réalité » : « complètement » ;
– « "Cette vache de Carmen ! » : préférez les guillemets français ;
– « plein !". » : même remarque ; pas de point, du reste ;
– « ce n'avaient été que des plaintes » : « ce n'avait été » ;
– « entre l'aurore et le crépuscule, entre l'imaginaire et le réel. » : bien amené ! ;
– « Au bout de huitième jour » : « du » ;
– « ils n'y tirent plus » : « tinrent » ;
– « dont les mains s'étaient armés de couteaux » : « armées » ;
– « comme une armée de Barbares » : « barbares » ;
– « par dix jours d'isomnie » : « insomnie » ;
– « un tournevis dans l'oeil » : « œil » (ligature, Alt + 0156) ;
– « Les jumeaux enfin, lui enlevèrent » : virgule après « jumeaux » ;
– « Au final, il ne resta plus » : évitez d'employer « au final », expression déconsidérée par bien des puristes ;
– « ils dormirent à poings fermé » : « fermés » ;
– « dans le ciel où disparurent les nuages » : virgule après « ciel » ;
– « au dessus du quartier stupéfait » : « au-dessus » (trait d'union) ;
– « Décharnée, denervée » : « dénervée » ;
– « "Je me referai une santé !" pensait-elle » : préférez les guillemets français ;
– « "Je trouverai bien encore un pigeon » : idem ;
– « ne t'inquiètes pas » : « inquiète » ;
– « Tu t'en ai toujours sortie." » : « es » et guillemets français ;
– « La faucheuse avait la forme » : « Faucheuse » ;
– « Les points cendrés dans le ciel avaient en effet grossis, grossis » : « grossi, grossi » ;
– « En une demi heure » : « demi-heure » (trait d'union) ;
– « où flanaient les vieilles commères » : « flânaient » ;
– « Maggie comme un comcombre » : « concombre » ;
– « qu'il "ne s'est jamais rien passé à Grenoble. Jamais de la vie". » : préférez les guillemets français ;
– « faisant tout ce qu'il peuvent » : « ils » ;
– « de leur famille qu'ils aiment » : virgule après « famille » ;
– « que tout autre chose au monde » : « toute » (n'importe quelle autre chose). « Tout » n'est pas ici l'adverbe qui signifie « entièrement ».


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