Agôn

[hugofan]

I
Présence de glace, comment t’oublier ?

Comment mourir ?

Vieux saule enraciné dans mon cœur,

Pauvre clou planté dans mes vertèbres,

Que faire de toi ?

Cruelle, tu l’as planté !

Et maintenant lorsque au plus fort

J’essaie de t’oublier toujours il m’en souvient.

II
Vieille duègne édentée jetée

Soudain la tête en bas dans

Le vieux grenier de mon cerveau

Tu refuses de mourir

Et riant le visage ensanglanté

Tu me nargues de ta présence

Insoutenable

III

N’étais-je pas tranquille ?

N’étais-je pas seule et

Heureuse dans mon aride

Insouciance ?

Pourquoi m’as-tu poignardée ?

Pourquoi m’as-tu arrachée à mon sommeil

De plomb pour démembrer

Mon corps

Et déchirer mon cerveau ?

Que ne m’as-tu laissée tranquille !

Morte je vivais

[teverino]

J'avoue que le côté torturé à en mourir et le moi omniprésent cenépamatasdeté. Mais ça m'a une certaine allure. J'hésite entre un petit côté début XIXè et des réminiscences plus ancienne. Une chute splendide, très empreinte du classique, très racine-corneille :

Morte je vivais.

Une vraie fin d'alexandrin.
Une fin qui tue. Rien que pour arriver là ça valait le coup de lire.