Chanson de l'âge d'or

[Attila]

Pour ce que notre siècle en épique très riche,
N’est pas moins violent que le siècle dernier,
D’une âme sans sommeil, l’esprit profond en friche,
S’en doit d’une verve homérique témoigner.

Si Europe, sur les flancs emportée d’un taureau,
Avec elle emporta des espoirs très sacrés,
Qu’enfin, échouée au bord de ses propres eaux,
Elle jouit d’une paix de très longues années,

Le sort de ses nations n’est pas celui des hommes,
Ces hommes échoués, les cœurs pleurant encore,
En corps et en âmes, admirent les grands hommes,
Et ont encor l’âme en chasse soufflant, en cor.

Du siècle qualifiée, sournoise maladie,
Tel le serpent qui mord et plus jamais ne lâche,
Elle porte d’autres noms, le premier : nostalgie,
Et erreur dans l’erreur, des ères d’avant s’entache.

Elle erre dans l’air et jusqu’au fond de la terre,
Abreuvée par le sang des ancêtres hellènes,
Et elle prête à ce sang des atours de rivière,
Baignée du goût de miel qu’ont les choses lointaines.

Mais l’esprit charmé de ces vieilles antiennes,
Oublie du sang son souffre et ses acres odeurs,
Et, affreux reliquaire, qui dépouille fait sienne,
Pour en faire l’objet des anciens livres d’heures,

Il fait fumer l’horreur dans un vieil encensoir,
Pour que l’homme drogué des antiques histoires,
En ait des visions pourpres, pleines d’or et de gloire,
Et qu’enfin il en jouisse, de ces fins de l’Histoire.

Des destins sont plus dignes d’être racontés,
Plus restreints, mais plus grands, dans leur véracité,
Car étant ceux des hommes les plus oubliés,
Ce sont aussi ceux d’un blanc plus immaculé.

Il y a dans la mer une tache de pierre,
Un petit monticule au nom d’île attaché,
Qui s’attache en son large un caillou esseulé,
Lui disputant sans cesse sa largeur de Terre.

L’une est Grande, l’autre Petite ; elles ont en partage
Des sentiers très profonds et de rouges parages ;
La mangrove y danse des forêts très intenses,
Et tout fait en ces lieux une chaleur très dense.

Cette île cramoisie sous un soleil cuisant,
Voit vivre chaque jour un vaillant personnage,
Qui ne vient pas de l’île où il vit maintenant,
Mais y vint emmêler son très cousin lignage.

Humble parmi les humbles, grand homme parmi les hommes,
Les hommes par cet humble se voient humiliés,
Car tout humble qu’il est, s’il faut en faire la somme,
L’humilité n’est pas sa moindre qualité.

J’aimerais de ce roi être le juste apôtre,
De sa justesse en chair tous les jours incarnée,
D’une sagesse en actes, chaque soir claudiquée,
Quand d’un champ il s’en va pour se rendre en un autre.

[Pussicat]

Quel texte ! quel lyrisme ! je ne comprends pas l'absence de commentaires... que dire ? Que c'est très bien écrit, tout en musique, rythme et décor... les images sont... pas de mots... qu'il renvoie aux chants antiques, et que la fin me fait penser à la colonisation... mais peut-être me trompé-je...
Bravo ! et à bientôt de vous lire...

[So-Back]

j'ai apprécié a sa juste valeur, cette chanson qui résonne d'une vérité historique, tant nous sommes nous humains toujours a recommencer les mêmes errements

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