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Fister l'avenir

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Hop-Frog
Yugoski
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Message  Yugoski Jeu 22 Oct 2015 - 16:54

Bonjour, je suis Yugoski, mieux connu sous le nom d'Hugo Drillski, j'ai sorti mon premier roman le 8 Juin dernier aux Editions Tabou et je vous propose ici mon nouveau roman ; j'espère que ça vous plaira. N'hésitez pas à corriger, critiquer, engueuler si ça ne vous plaît pas. Ce sont des chapitres assez courts, adaptés aux contraintes d'une lecture numérique. C'est un roman noir et urbain.

Petit synopsis pour vous mettre en haleine (ou pas) : Quand Harold apprend qu'il a chopé une maladie incurable à force de fourrer sa queue n'importe ou, il pète un câble. Décidé à tout foutre en l'air, il n'a plus que deux objectifs en tête : Contaminer un max de gonzesses et se faire sauter le caisson... Embarquez pour une virée à deux cent à l'heure, totalement hallucinée, rencontrez des personnages tous plus pathétiques les uns que les autres et savourez la liberté de ceux qui, comme Harold, on entreprit un jour de Fister l'avenir.


1

C'est là. C'est en lui. Dans son sang. Il est rigide, amidonné. La feuille de résultats suffoque dans son poing. Il le sait. Il le sent. C'est tombé comme ça. Un parpaing sur le coin du visage. Il est là. Il prend ses quartiers dans les artères. Pourrit les globules blancs. Deux, cinq, dix ans... Il est capricieux. Imprévisible.

Il fait super beau. L'été est là. La vie gagne en puissance. Leur vie. Il n'est plus comme eux, désormais, il fait partie d'une catégorie différente. Il est de ces malades qui crèveront ensilence, à tout petit feu, sponsorisés par des associations et desaides à la con. Il crache sur ces aides. Il chie sur ces aides ! Il crèvera dignement comme un homme, parce que c'est la nature, parce que c'est le destin. C'est ce qu'il se dit.

En fait, il se dit plein de trucs en même temps, des trucs trop sensés. Rien de sincère. Il ne réalise pas. Il se pince. Ça se passe vraiment. Il est dans son sofa plein de poils de chat. Chaleur de bête. Effluve d'urine de chat. Il se lève, ouvre la fenêtre. Il est au dernier. La gouttière, le petit bol d'eau pour Karl, son chat tigré. C'est haut. Les gens sont minuscules, vus d'ici. Il se penche un peu, savoure la distance.

Vous n'êtes pas seul.

C'est facile de dire ça quand on est de l'autre côté du bureau. Ce médecin, une belle raclure. Très calme. Très humain.

Vous avez été dépisté à temps.

Et pourtant il est déjà trop tard. Pas un seul nuage à l'horizon. Que du bleu. La vie commence pour certains. Combien de mômes sont nés depuis qu'il est près de la fenêtre ? Et combien de morts ?Combien de hurlements de douleur,combien de meurtres, combien de souffrance, combien de handicaps,combien de suicides ? Bien sûr qu'il est seul. Totalement seul. Personne n'a jamais été aussi seul que lui. Il était déjà seul avant. Il l'est encore plus, maintenant.

Aujourd'hui,on n'en meurt presque plus.

Presque. Il y a quand même des exceptions. Des traitements lourds. Des traitements à vie. Il a toujours eu peur des médecins, des analyses. Il se sent soumis. Il se sent chiffre. Il se sent statistique. Il se sent sale. Pourri de l'intérieur. Infect. Déjà qu'il avait du mal à se regarder dans la glace avant...

Vingt-cinq ans, c'est beaucoup trop jeune pour mourir. Il a toujours su qu'il vivrait pas vieux, mais là, ça dépasse tous ses pronostics. Il ajoué avec le feu longtemps. La dernière fois qu'il a mis une capote, c'était sa première fois.

Et puis il a eu cette opportunité. Il concrétisait son rêve de gosse. Quelques films. Quelques actrices. C'était physique, c'était chiant, mais c'était son ambition. Gagner de l'argent grâce à sa queue, c'estpas donné à tout le monde. Il a foncé tête baissée.Il y a beaucoup de contrôles, parce que là-bas, dans les grosses productions, on ne s'embarrasse pas avec du plastique. On y va à sec, c'est normal, sinon, les actrices ont mal, c'est très physique, c'est de l'abattage.Plusieurs tournages par jour,des scènes qui s'étendent parfois sur plusieurs heures... la drogue... les fissures. Vu son âge, on parlait de lui comme d'un jeune prodige.

Au cours de ses performances, il n'a jamais pensé, ne serait-ce qu'une seconde, à un quelconque risque pour sa santé. Il ne vivait pas, là-bas. Il flottait. Constamment sous came. Ça évite de se poser trop de questions. Une carrière prometteuse... Tuée dans l'œuf.

C'est complètement has-been, mec, c'est une maladie de pédés des années 80 !

Son meilleur pote, enfin, en termes d'ancienneté, son plus vieux pote. C'est lui qui disait ça. Machinalement, il espère qu'il l'aura aussi, qu'il fera moins le malin avec une fiche de soins.Il lui souhaite du mal. Il n'y a que ça pour le rassurer. Quel gros con. Un pote comme un autre, au final. Juste un peu plus collant quela moyenne de ses connaissances. L'asphalte lui fait de l'œil,un vertige l'attire vers le bas. Il recule, bute contre sa table basse. La montagne d'emballages et de canettes de Coca s'écrase sur le parquet dans un putain de fracas.

- MERDE !

Il gueule comme un taré, donne un gros coup de pied dans sa télé, la transperce. Son mollet se coince dans un mélange de verre et de fils électriques. Il le retire tout doucement. Il est blessé. Il s'écroule dans la poussière, au milieu des détritus, et il chiale. Il a froid, maintenant. Son monde, sa vie, son avenir, ce sont écroulés.Est-ce que c'est mieux comme ça ? Il a déjà pensé au suicide, une fois. Et puis il a découvert le Xanax. C'était une passade. C'est son pote, ce putain d'inconnu, qui lui faisait broyer du noir. Son arrogance, son insolence, toujours à vouloir écraser les autres, toujours à le rabaisser... Combien de fois il l'a supprimé de Facebook ? Il revenait toujours. Tout est de sa faute. Le mec bosse dans un péage et il trouve encore le moyen de se la raconter ! Il aimerait que ce soit lui. Il braille.

- Pourquoi moi, putain, pourquoi moi ?

Le silence lui répond dans un rictus glacé. Comme son visage est trempé de larmes, la poussière se colle à ses joues et dans ses yeux, ça pique. Il rampe jusqu'à la douche, y rentre et active l'eau froide. Même pas déshabillé.

Décider de quand on va mourir, c'est quand même la base de la liberté individuelle, non ? Il a toujours été ultra-libéral. Les traitements, les rendez-vous chez le toubib, les groupes de soutien, la misère, la déchéance... très peu pour lui.

Le combat est désespéré. L'issue sera fatale, point final. Maintenant, c'est terminé. La vie, cette putain de lutte. Ce n'est pas une punition, non, c'est un peu un soulagement, un coup de pouce, en somme. C'est ce que ça doit être. Vingt-cinq années de souffrance alors qu'il avait tout pour lui. Des parents aisés, du succès avec les filles, une grosse queue... trop fragile pour exister. Ce qui lui a donné envie de survivre, c'est la haine. Cette détestation sans cause qui lui a permisd'accepter son sort en tant qu'humain ;

Il a toujours cultivé cette haine, cette rancœur généralisée, cette pugnacité sans faille et sans reproche. Et ce n'est pas fini. Il ne partira pas sans laisser sa trace. L'eaucoule sur son crâne rasé. Il est prostré sur le carrelage crasseux de sa douche et il ne sent même pas le froid. Aucun frisson. Vacciné contre la vie et ses sensations. Il se relève. Se regarde dans la glace. Il est comme hier.

Demain, il ne sera plus.

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Message  Hop-Frog Jeu 22 Oct 2015 - 19:01

Bonsoir, Yougoski.

Quelques corrections ou remarques rapides : N'importe où, deux cents à l'heure, ont entrepris. Il manque parfois une espace entre les mots : en silence, des aides, a joué, c'est pas, que la moyenne, permis d'accepter, L'eau coule. Attention aussi avec les signes de ponctuation.

Personnellement, j'aurais mis apprécie la distance plutôt que savoure, ce qui permettrait de jouer sur une ambiguïté, et Il se sent numéro plutôt que chiffre.

Le format est en effet adapté à une lecture sur ordinateur, c'est appréciable. Malgré l'oralité du texte, et ses phrases courtes, je trouve que l'ensemble manque un peu de hargne, de mordant, ou d'humour. Cela dit, ce début se laisse lire assez facilement.

À bientôt pour la suite.
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Message  Hop-Frog Jeu 22 Oct 2015 - 19:06

Et puisqu'il est question de fisting, je me permets...

https://www.youtube.com/watch?v=3CwJiM9WJ0M

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Message  Yugoski Jeu 22 Oct 2015 - 21:17

Merci hop-frog !
Héhé je la connais ! La bretagne ! un fist dans l'atlantique !

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Message  So-Back Ven 23 Oct 2015 - 10:25

en effet , pourquoi lui,
tous les jours , des pourquoi moi , se disent pourquoi

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Message  Yugoski Ven 23 Oct 2015 - 15:13

Et voici donc, sans plus attendre, le second chapitre. Merci pour vos lectures.

II


Sidonie occupe le poste de Online Sales Manager à La Redoute, mais plus pour longtemps. C'est bientôt la fin de son alternance. Tant mieux, ça commence à la fatiguer ! Elle veut changer complètement, se reconvertir. Petite, elle se rêvait vétérinaire et puis finalement, elle a opté pour le marketing. Mais c'est de la merde. C'est précaire.

Elle l'a rencontré à l'école de communication à cinq mille balles l'année. Il était beau gosse, un peu impertinent, il avait du style, du bagou, quoi. Et puis, surtout, il avait une grosse queue ; elle le voyait bien parce qu'il portait des petits jeans serrés, justement dans cette optique, même s'il le nie encore aujourd'hui.

Ils ont couché quatre fois ensemble. Elle voulait mieux. Pas lui. Il s'en battait sévèrement les couilles. Il collectionnait les nanas.Il jugeait Sidonie comme étant pas mal, mais avec assez peu de fierté. Par contre, elle faisait tout, absolument tout au lit. Et ça, ça lui plaisait. Il a essayé de la garder sous le bras, mais elle a refusé.

Aujourd'hui ,elle ne pense plus à lui. Elle a un copain, ça fait huit mois. Jérôme. Elle doit le rejoindre pourmanger. Mais son sac vibre, quelqu'un l'appelle.


- Allô ?

- Ouais ?

- C'est moi.

- Qui ça, moi ?

- T'as effacé mon numéro ?


Elle ne tarde pas à reconnaître ce ton plein de vice et de sensualité. Elle marchait. Elle s'arrête. Et se retourne, elle s'attend à le voir là, juste derrière, son souffle dans sa nuque. Mais personne .Des vapeurs embuent ses lunettes. Elle se racle la gorge avant de reprendre :

- Qu'est-ce que tu veux, Harold ?

- Tu fais quoi ?

- Comment ça, je fais quoi ?

- Tu veux que je te le dise ?

- Hein ?

- Ce que tu vas faire, ce midi.

- Ne joues pas à ça.

- Chez moi, dans un quart d'heure.

- Tu crois que je vais venir chez toi ? Dans ton trou à rats dégueulasse ?

- Quinze minutes, le temps que je passe l'aspi.

Et il raccroche. Il la connaît, elle va venir, elle attend que ça. La première fois qu'ils l'ont fait à deux, elle a pleuré tellement elle a jouit fort,quatre fois d'affilée. C'est à ce moment qu'il s'est juré de ne jamais la respecter.

Sidonie range son téléphone et continue sur sa lancée. Elle doit manger avec Jérôme dans un resto végétarien. Elle n'est pas végétarienne. Lui, si. Ils vivent pas encore ensemble mais elle imagine déjà la galère au moment du repas. Le végétarisme, quelle mode de merde. Harold, par contre, il est carnivore. Et il a une queue gigantesque. Et un coup de rein phénoménal. Elle se rappelle de leur première fois. Elle avait jamais connu ça avant et elle ne l'a jamais vécu après. Elle regarde l'heure sur son portable.

Harolda vite fait passé l'aspi, comme il l'a annoncé au téléphone, mais par contre, il n'a pas fait la vaisselle. Trop de bordel. Il faudrait au moins une semaine et une dizaine d'éponges pour venir à bout detoute cette crasse incrustée. Il a ouvert le velux à l'étage, les deux fenêtres en bas, et il a allumé la mèche d'une bougie à lavanille. Par contre, pour les draps et la couette, il a rien pu faire. Tant pis, il se la tapera dans le salon.

Ça sonne. Il décroche et appuie sur le bouton qui ouvre la porte, sans rien dire. Il sait que c'est elle. Ça ne peut être qu'elle. Elle a marché.


- Tu es déjà là ?

- Tu m'as dit quinze minutes.

Il vérifie l'heure sur son portable.

- T'es en avance, j'ai pas eu le temps de faire la vaisselle, du coup.

- Tu veux un coup de main, c'est ça ?

- Et toi, tu veux que je te mette un coup ?


Il est tellement persuasif qu'il l'encercle à lui tout seul, il lui tourne autour comme un fauve. La porte d'entrée est trop loin, à présent. Elle n'a pas la force de lutter. Karl est posté surl'avant-dernière marche de l'escalier en bois qui mène à la mezzanine. C'est un chat obèse et tigré. Il observe le coït avec l'indifférence du félin castré qu'il est. Son propriétaire a pété un câble, il le sait, des vibrations inhabituelles font se hérisser ses poils, il ronronne tout doucement pour se rassurer, il n'est pas serein.

Ils s'embrassent. La grosse bouche du mâle bouffe le visage rose de la femelle, l'étreinte est puissante, irrésistible, il la serre contre lui, elle est petite, elle sent l'énorme poutre de son ex contre elle, elle mouille à mort, par contre, ça pue, ils sont encore dans l'entrée avec la merde du chat à côté -il change jamais la litière - alors ça la déconcentre, elle l'entraîne dans le salon sur le sofa, elle est en minishort par cette journée de grosse chaleur, elle l'enlève pendant que lui enlève son tee-shirt. Il a le pantalon aux chevilles, le caleçon aux genoux, sa batte raide comme un télescope pointe vers les cieux. Il sait ce qu'elle aime. Elle sait ce qu'il aime. Ils ont peu pratiqué ensemble mais ont beaucoup retenu. Il veut la prendre en levrette et lui tirer les cheveux. Elle veut garder son string et ses talons, elle est un peu fétichiste, elle a été élevée aux cassettes porno-chic planquées sous le lit de son père. Elle lui tourne le dos, s'agenouille sur le bras du sofa et se cambre.

- T'as une capote ?

Ça le coupe en plein dans le feu de l'action. Il était à deux doigts de l'enfourcher ! Il éructe et se branle machinalement pour ne pas se mettre à débander. Le pire, c'est qu'il doit répondre, se justifier.


- Tu te fous de ma gueule ?

- J'ai un copain...


Elle doit payer. Elles doivent toutes payer. Elle est fautive, elles le sont toutes, tout autant que lui. Il tire sa queue de cheval pendantqu'il s'enfonce. Ça glisse tranquille. Elle gueule. Elle gueule beaucoup, d'ailleurs, plus que dans ses souvenirs. Il la martèle brutalement.


- Il te baise comme ça ton mec ?


Elle répond pas, elle n'entend plus rien. Le plaisir qui l'inonde lui tord le visage d'une manière assez pittoresque, c'est l'une des raisons qui pousse Harold à privilégier la levrette avec elle. Il joue avec la ficelle, la fait aller et venir dans sa raie pendant qu'il la déboîte, ses talons tapent contre ses cuisses, ça lui fait mal et ça l'énerve. Il redouble d'efforts. Le canapé grince. Pendant ce temps, Karl chie. Heureusement que la fenêtre est ouverte, ça rend le truc un peu moins insalubre, quoique, il faudrait aussi plus de vent.

Harold entame son sprint final. Acrobate lubrique, il lui grimpe carrément dessus comme un vieux chien et l'écharpe avec son bras.Elle ne peut plus respirer. Il va se vider. Ça s'entend. Sidonie essaie de le faire sortir mais c'est impossible, il est beaucoup plus fort qu'elle.

Il remonte son froc et s'essuie le corps avec son tee-shirt avant de le jeter par terre, parmi les déchets et les chaussettes sales. Sidonie s'écrase sur le canapé, tête la première contre une auréole jaunâtre. Elle se redresse avec une grimace écœurée et choppe son minishort sur la table basse. Elle se dit que c'est encore plus sale que la dernière fois, il y a les mêmes canettes que la dernière fois qu'ils se sont vus et pourtant, c'était il y a plusieurs mois. Elle est pleine de foutre. Elle prendrait bien une douche avant de rejoindre son chéri mais elle connaît trop bien l'état de la salle de bain pour s'y risquer.

Pas un mot. Elle se rappelle qu'après chaque partie de jambes en l'air, il allumait la télé. Pas cette fois. C'est là qu'elle remarque l'état de la télé, l'écran perforé, les fils qui dépassent.

- Qu'est-ce qu'elle a, ta télé ?

- Hein, oh, rien, fait Harold en se grattant ses poils de torse. Je regarde plus la télé, toujours les mêmes émissions à la con... T'avais pas un rencard, toi ?

- Si... mais je pense que je ne vais pas y aller.

- Ah, bon...


Il se retient de toutes ses forces. Il crève d'envie de l'insulter, de lui cracher à la gueule, voire de la tabasser. Aucun respect pour elle-même, aucune pudeur, rien. À présent, il n'a plus qu'une seule idée en tête : la faire dégager de son appartement. Elle n'a pas l'air trop décidé. Elle reste là, assise sur le bras du sofa, humant son petit foulard Hermès pour esquiver un peu l'odeur d'excrément qui embaume le salon. Qu'est-ce qu'elle croit ? Ou plutôt... qu'est-ce qu'elle veut !


- Tu fais toujours du son ?

- Ouais, ouais, toujours, affirme-t-il en faisant mine de ranger un peu le bordel administratif qui squatte son étagère pour évacuer un peu son stress.

- Cool. Tu m'enverras ?


C'en est trop. Il se glace sur place et pivote lentement, les poings serrés.


- Non, je t'enverrai pas mes sons, non.


Sidonie s'empourpre. Elle commence à comprendre.


- Et mon repas ?

- Quel repas ?

- À la base je venais surtout pour manger...

- Ton mec t'attend, dit-il sournoisement. Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?


Elle se met à trembler de tout son corps. Son front luit. Tâche de foutre sur son minishort.Traînée et peu fière de l'être. Harold enfonce le clou.


Je t'ai jamais parlé d'un repas. Par contre, si t'es chaude, je peux aller nous chercher un kebab pendant que tu fais la vaisselle.

- Espèce de gros crasseux, va !


Elle est furieuse. Elle ramasse son sac à main et le bouscule pour rejoindre la cuisine, puis l'entrée. Ici, ça pue encore plus. Elle se dit qu'il est ignoble, elle se demande comment elle fait pour désirer autant ce gros dégueulasse qui se gratte paisiblement les noix en attendantqu'elle débarrasse le plancher. Elle s'imaginait déjà s'installer avec lui et faire un grand ménage de printemps. Triste rêve, mais on fait avec ce qu'on a. Elle ouvre difficilement cette porte, alourdie par le poids de son erreur. Elle se retourne vers lui une dernière fois, prépare un crachat. Il l'interpelle :


- Hé !

- Quoi ?

- Il te reste pas des Benzos ? J'ai oublié de faire renouveler mon ordonnance et mon toubib est fermé le vendredi aprèm.


Sidonie fouille vite fait dans son sac et lui balance une boîte pleine de Lexomil dans la tronche. Il se la prend dans l'œil. Ça lui fait mal, il gueule ; Karl fait un bond.

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Message  Hop-Frog Sam 24 Oct 2015 - 9:10

Bonjour Yougoski.

Même problème avec les espaces. Quelques corrections, en vitesse : Ne joue pas à ça ; elle a joui fort ; répétition de dernière fois ; Elle n'a pas l'air trop décidée...

Il y a peut-être une influence marquée des Contes de la folie ordinaire, ou plus généralement de Bukowski.

Mais je crois qu'un personnage misogyne, centré sur sa queue, n'a pas grand-chose de subversif. Par ailleurs, je trouve que les dialogues pourraient être enrichis.

Quoique ce type d'écrit ait son public, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé.  

Et puis, surtout, il avait une grosse queue ; elle le voyait bien parce qu'il portait des petits jeans serrés, justement dans cette optique, même s'il le nie encore aujourd'hui.

Une petite réponse, à cet égard, traditionnellement attribuée à Rimbaud :

D’ailleurs l’homme au plus fier mammifère est égal ;
L’énormité de leur membre à tort nous étonne ;
Mais une heure stérile a sonné : le cheval

Et le bœuf ont bridé leurs ardeurs, et personne
N’osera plus dresser son orgueil génital
Dans les bosquets où grouille une enfance bouffonne.


Bonne continuation dans votre rédaction et bonne journée !
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Message  Modération Sam 24 Oct 2015 - 16:57

Avant que ça ne dérape et que le texte ne soit verrouillé, merci de relire la page d'accueil du site qui dit ceci :

Notre littérature : par goût, par vocation, nous publions majoritairement en prose de la littérature de fiction ou d’auto-fiction. Nous ne publions pas a priori certains genres : heroic fantasy, érotisme, littérature sentimentale, essais, littérature de jeunesse…

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Message  jeanloup Mer 28 Oct 2015 - 14:56

Premier chapitre.
J’aime beaucoup le début. On y est tout de suite. C’est clair. Après ça s’enchaîne vite. J’adhère à la psychologie du gars. Et puis je me rends compte qu’il a le crâne rasé, ce qui ne me le rend pas sympathique. Je sais, c’est imbécile puisque les crânes rasés sont la mode aujourd’hui mais c’est vrai que je n’aime pas le monde d’aujourd’hui.
Chapitre 2
Toujours facile à lire, il y a du rythme et c’est rapide. J’aime bien. Après le gars m’est plutôt antipathique et l’amour dans la puanteur et dénué de toute tendresse ne me fait pas rêver mais je me doute déjà qu’il ira bien plus loin encore et je demande à voir.

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Message  Pussicat Sam 21 Nov 2015 - 17:14

Alors... beaucoup de remarques, déjà sur le style : Il a toujours su qu'il vivrait pas vieux, qu'il ne vivrait pas vieux. L'auteur fait le choix d'une langue parlée.  
Le texte pèche par un manque de rigueur sur la ponctuation, comme aléatoire, au petit bonheur la chance, et l'espace entre le point et le mot qui le suit, et dans le texte même entre deux mots : Il ajoué avec le feu longtemps.
... et sur l'orthographe : Il a froid, maintenant. Son monde, sa vie, son avenir, ce sont écroulés. se sont écroulés.

J'ai relevé un nombre d'expressions qui me semblent lourdes comme : icelle, Il ajoué avec le feu longtemps....
c'est beaucoup trop jeune pour mourir. / Son meilleur pote, enfin, en termes d'ancienneté, / un vertige l'attire vers le bas. /  la poussière se colle à ses joues et dans ses yeux, ça pique. / Ce n'est pas une punition, non, c'est un peu un soulagement /ou encore/ Décider de quand on va mourir,... mais cela peut s'inscrire dans le projet de l'auteur... le style...(?)

J'ai relevé des répétitions peut-être inutiles qui peuvent soulager la forme si on élague un peu, comme ici : Combien de mômes sont nés depuis qu'il est près de la fenêtre ? Et combien de morts ?Combien de hurlements de douleur,combien de meurtres, combien de souffrance, combien de handicaps,combien de suicides ?

Proposition : Combien de mômes sont nés depuis qu'il est près de la fenêtre, (et) combien de morts ? Combien de hurlements de douleur, de meurtres et de souffrance. Combien de handicaps, de suicides ?

Décider de quand on va mourir, c'est quand même la base de la liberté individuelle, non ?
En premier lieu, on ne sait jamais quand ni comment... même malade, le personnage peut se faire renverser par une voiture, chuter dans l'escalier, mourir dans un incendie... se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Ensuite, cela se discute. Certains vont diront que votre mort ne vous appartient pas, les toubibs se battent tous les jours contre la faucheuse. Pour les malades en fin de vie, il existe la loi Leonetti, controversée dans certains cas.

Sinon, revendiquer un droit de choisir sa mort, le moment, les conditions, est autre chose, un débat dans lequel on peut inclure le suicide, toujours condamné par les autorités religieuses.
Et d'ailleurs est-ce vraiment un choix... ? Une issue qui permettrait à celui qui souffre d'abolir ses souffrances, peut-être, mais un choix, c'est à voir... c'est dans l'émotion que l'on choisit de mourir, pas une liberté individuelle... on fait toujours le choix de la vie, non de la mort.

Je semble lire une contradiction à la toute fin de votre texte. Vous écrivez :
Le combat est désespéré. L'issue sera fatale, point final. Maintenant, c'est terminé. La vie, cette putain de lutte.
Et quelques phrases plus loin, je lis cela  :
Ce qui lui a donné envie de survivre, c'est la haine. /  Et ce n'est pas fini. Il ne partira pas sans laisser sa trace.
Puis une autre contradiction :
Il est prostré sur le carrelage crasseux de sa douche et il ne sent même pas le froid. Aucun frisson. Vacciné contre la vie et ses sensations.

Un coup il laisse filer, un coup il se bat, et ça recommence, plus de sensations... un peu perdue, moije

Ah oui, je ne comprends pas cette phrase : Vingt-cinq années de souffrance alors qu'il avait tout pour lui.
Le personnage a 25 ans, il vient d'apprendre qu'il est séropositif, et paf ! tombent les 25 années de souffrance... je pige pas.

Je retiens cette phrase : Il prend ses quartiers dans les artères., belle trouvaille !

Je lirai la suite un autre jour.
Pour ce qui est du premier chapitre, je pense qu'il y a du travail, le texte est à reprendre, gommer les incorrections, les fautes d'orthographes, respecter la ponctuation et les espaces.
Le présent donne de la force au texte. Bon choix.
Ah oui, je n'aime pas le titre
à bientôt de vous lire,[/i]
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Message  Pussicat Sam 21 Nov 2015 - 17:36

Je reviens plus vite que prévu et je pense pour la dernière fois Yugoski.
Je comprends le titre à présent, et pour être franche, la suite me déçoit, mais de cela vous vous en fichez, et vous aurez bien raison.
J'attendais une suite plus travaillée d'autant que le thème offre un choix multiple de possibilités, mais vous avez pris le parti d'une littérature assez pauvre, directe, sans imagination ni pouvoir de réflexion - les dialogues manquent de chair et ne sont qu'un alibi pour des parties de jambes en l'air qui ne vont pas loin.
Le sexe pour le sexe ne suffit à faire un bon texte... ciao, bye bye !
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Message  Pussicat Sam 21 Nov 2015 - 17:39

Il existe des éditeurs qui acceptent de publier ça ?
Ben mince alors... faut vite que je me mette sur mon trente-et-un et que je démarche
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