Intrusion au Cléopâtre
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Intrusion au Cléopâtre
Intrusion au Cléopâtre
Je me demande si ce serait pas à cause que je suis né par césarienne que j’ai peur à ce point-là. Je le regarde qui se tortille, qui s’étire, pis je me répète que la musique est pas pire, que la musique est pas si pire que ça. La musique est bonne, c’est ça que je me répète.
C’est du déni. Je suis dans un bar de danseuses avec mon frère jumeau.
Pis c’est clairement à cause que je suis né par césarienne que j’ai peur à ce point-là, que je me dis. Je suis jamais sorti par-là. Je connais pas ça. J’ai toujours eu du mal à considérer le vagin comme étant quelque chose faisant partie du monde. J’adore les femmes, comme amie, pis je les respecte vraiment toutes beaucoup, pis je fais des efforts, je le jure que j’en fais, pour les accepter toutes comme ça, comme elles sont. Mais le vagin… cette caverne mystérieuse, j’ai toujours eu du mal à pas le faire disparaître de ma conception de l’univers.
On m’a donné plein de cours déjà : « Ceci est un clitoris. », en pointant des photos, des schémas, mais toujours, je réponds : « Non. Ceci n’est pas. Ceci n’existe pas. » Mais là… j’ai pas le choix de le regarder. Il est sur le stage, la femme qui le porte est nue, pis j’ai rien d’autre à faire que de le regarder. Je voudrais pas prendre le risque qu’en regardant ailleurs, on me pète la gueule, pis de toute façon, je suis un peu venu pour ça, non ? Les gars sont tellement hétéro, ici. En partie, je veux dire. Ça veut rien dire de toute façon comme statement. Je suis tellement nerveux. Mon frère jumeau, pis moi, on se fait des clins d’œil. Il doit penser le même genre d’affaires que moi, on est sortis de la même place, lui pis moi : par la césarienne de ma mère. Ce moment-là a clairement pas de bon sang : j’arrive pas à croire que je suis ici.
Mon frère me parle des machines à sous, on fait des guess sur qui qui va perdre le plus d’argent. Je bois ma Boréale pendant que lui, plus lentement, sa Bleue 0.5. Pis en me retournant vers le vagin qui danse – je pourrais dire la femme qui danse, parce que techniquement, c’est un peu ça, mais on va s’entendre que mon attention est plus porté, en ce moment, vers un mystère particulier que j’essaie d’éclairer –, je le regarde, sans jamais dépasser les cinq secondes d’affilées, comme quand tu croises le regard d’un inconnu dans le métro, pis sans trop être sûr de comment je me sens – un mélange de dégoût pis de curiosité, de fascination, de répulsion pis d’acceptation –, je vois le film de ma vie se défiler devant mes yeux, je me rends jusqu’au fameux acte manqué, la fameuse césarienne qui m’a traumatisé.
Pis… hum… je me dis que… c’est pas si pire que ça, finalement. Une partie des secrets de la vie se dévoile à moi, on dirait. J’ai à la fois de la sympathie pour la danseuse en considérant ses probables conditions de travail dégueulasses, pis de la reconnaissance, curieusement. Sans le savoir, elle m’aide présentement à comprendre la simplicité de la chose. Un vagin, c’est quand même ben moins mystérieux que l’univers : jamais j’aurais pensé pouvoir dire ça, un jour.
Pis tout en buvant ma bière avec mon frère, j’ai un sourire qui se trace sur le bord de mes lèvres. On est invincible, man. C’est nos retrouvailles, à toi pis moi. Pis le plus drôle dans cette histoire-là, c’est que je peux dire la même chose à mon frère pis aux vagins que j’ai rencontrés cette nuit. Même si je suis sorti par césarienne, je commence à penser que je suis probablement sorti d’un vagin quand même. Au tout, tout début. Je pense à la carte du Tarot de Marseille : le Bateleur. Derrière lui, il y a un mur. Sur le mur, un vagin cosmique, le vagin du monde par lequel le Bateleur est né. Comme lui, je viens moi aussi d’un vagin cosmique. Pis ce soir, j’ai fait la paix avec lui. À notre santé, mon ami. À notre santé !
C’est du déni. Je suis dans un bar de danseuses avec mon frère jumeau.
Pis c’est clairement à cause que je suis né par césarienne que j’ai peur à ce point-là, que je me dis. Je suis jamais sorti par-là. Je connais pas ça. J’ai toujours eu du mal à considérer le vagin comme étant quelque chose faisant partie du monde. J’adore les femmes, comme amie, pis je les respecte vraiment toutes beaucoup, pis je fais des efforts, je le jure que j’en fais, pour les accepter toutes comme ça, comme elles sont. Mais le vagin… cette caverne mystérieuse, j’ai toujours eu du mal à pas le faire disparaître de ma conception de l’univers.
On m’a donné plein de cours déjà : « Ceci est un clitoris. », en pointant des photos, des schémas, mais toujours, je réponds : « Non. Ceci n’est pas. Ceci n’existe pas. » Mais là… j’ai pas le choix de le regarder. Il est sur le stage, la femme qui le porte est nue, pis j’ai rien d’autre à faire que de le regarder. Je voudrais pas prendre le risque qu’en regardant ailleurs, on me pète la gueule, pis de toute façon, je suis un peu venu pour ça, non ? Les gars sont tellement hétéro, ici. En partie, je veux dire. Ça veut rien dire de toute façon comme statement. Je suis tellement nerveux. Mon frère jumeau, pis moi, on se fait des clins d’œil. Il doit penser le même genre d’affaires que moi, on est sortis de la même place, lui pis moi : par la césarienne de ma mère. Ce moment-là a clairement pas de bon sang : j’arrive pas à croire que je suis ici.
Mon frère me parle des machines à sous, on fait des guess sur qui qui va perdre le plus d’argent. Je bois ma Boréale pendant que lui, plus lentement, sa Bleue 0.5. Pis en me retournant vers le vagin qui danse – je pourrais dire la femme qui danse, parce que techniquement, c’est un peu ça, mais on va s’entendre que mon attention est plus porté, en ce moment, vers un mystère particulier que j’essaie d’éclairer –, je le regarde, sans jamais dépasser les cinq secondes d’affilées, comme quand tu croises le regard d’un inconnu dans le métro, pis sans trop être sûr de comment je me sens – un mélange de dégoût pis de curiosité, de fascination, de répulsion pis d’acceptation –, je vois le film de ma vie se défiler devant mes yeux, je me rends jusqu’au fameux acte manqué, la fameuse césarienne qui m’a traumatisé.
Pis… hum… je me dis que… c’est pas si pire que ça, finalement. Une partie des secrets de la vie se dévoile à moi, on dirait. J’ai à la fois de la sympathie pour la danseuse en considérant ses probables conditions de travail dégueulasses, pis de la reconnaissance, curieusement. Sans le savoir, elle m’aide présentement à comprendre la simplicité de la chose. Un vagin, c’est quand même ben moins mystérieux que l’univers : jamais j’aurais pensé pouvoir dire ça, un jour.
Pis tout en buvant ma bière avec mon frère, j’ai un sourire qui se trace sur le bord de mes lèvres. On est invincible, man. C’est nos retrouvailles, à toi pis moi. Pis le plus drôle dans cette histoire-là, c’est que je peux dire la même chose à mon frère pis aux vagins que j’ai rencontrés cette nuit. Même si je suis sorti par césarienne, je commence à penser que je suis probablement sorti d’un vagin quand même. Au tout, tout début. Je pense à la carte du Tarot de Marseille : le Bateleur. Derrière lui, il y a un mur. Sur le mur, un vagin cosmique, le vagin du monde par lequel le Bateleur est né. Comme lui, je viens moi aussi d’un vagin cosmique. Pis ce soir, j’ai fait la paix avec lui. À notre santé, mon ami. À notre santé !
Re: Intrusion au Cléopâtre
PIS, Le monologue du vagin a repris sa tournée, d'autres femmes attendaient ce succès mérité
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Intrusion au Cléopâtre
D’un point de vue grammaticale, il manque des négations. Est-ce que c’est volontaire ?
Et puis il y a les mots « statement » et « guess » que je ne comprends pas.
Sinon c’est sympa à lire bien qu’un peu étrange.
Je ne connaissais pas la vaginophobie mais il parait qu’il y en a qui ont même peur des araignées. Alors pourquoi pas ?
Et puis il y a les mots « statement » et « guess » que je ne comprends pas.
Sinon c’est sympa à lire bien qu’un peu étrange.
Je ne connaissais pas la vaginophobie mais il parait qu’il y en a qui ont même peur des araignées. Alors pourquoi pas ?
jeanloup- Nombre de messages : 112
Age : 108
Localisation : choisy le roi
Date d'inscription : 23/03/2015
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