La chambre - 6

[Armor]

Pressentiment que l'ombre
sera plus haute derrière la haie.
Le ciel en sa tenace solitude
osera peut-être la lumière
et quelques cris de mouettes.

Pour l'heure c'est la pâleur bleue
qui désagrège l'enchantement possible.

['toM]

les allitérations sont-elles voulues ?

(le ciel en sa tenace solitude, pour l'heure c'est la pâleur bleue)

car le plus souvent tu privilégies le choix du sens à celui de la musique

[Armor]

Non, les allitérations sont imprévues, un texte qui m'est venu d'un jet presque, un peu comme une mélodie, d'où cette impression d'avoir laissé le sens sur le côté. Je crois qu'à l"époque j'étais dans ma découverte d' Emily Dickinson, forte impression et bourrasque poétique.

[Annie]

J'aime beaucoup, j'aurais préféré encore avec "dissout" au lieu de "désagrège".

[Loreena Ruin]

J'ai beaucoup aimé, mon seul bémol va pour les derniers mots, qui tombent un peu à plat. "qui désagrège l'enchantement possible" me semble déséquilibré par ce "e" muet en fin de vers. Pourquoi pas quelque chose comme "qui désagrège l'enchantement naissant" ?

[Invité]

Tout un monde du silence dans cette chambre.
On ose à peine taper sur son clavier.

[Armor]

Merci Annie, "dissout" sonne assez bien mais à mon oreille déséquilibre un rien le vers, et ne rends pas l'idée contenue dans désagrège. A voir.
Je note pour le dernier vers Loreena Ruin, "naissant" est impossible pour une raison de sens, pour le "e"...pas trouvé mieux pour le moment.
Merci Condremon pour "ce monde de silence".

[Pussicat]

d'où cette impression d'avoir laissé le sens sur le côté.
je ne ressens pas cette impression, tout au contraire...
sens et musique s'accordent, les allitérations y sont pour beaucoup, mais le rythme aussi...
il y a un rythme particulier dans ce texte, je l'ai lu plusieurs fois et j'ai ressenti ce même équilibre.

je suis d'accord avec Annie et Loreena Ruin, le dernier vers n'est pas aussi délié que l'ensemble...
je ne sais que dire ni comment... et oui, ce "e" muet me gêne aussi, comme fin.

j'aime,

[jfmoods]

L'évocation, entre projection fantasmatique (nom commun : "Pressentiment", futur : "sera", "osera", groupe nominal : "enchantement possible") et évidence du constat présent (locution adverbiale : "Pour l'heure", présentatif appuyant sur la perspective bâchée : "c'est... qui", verbe à connotation dépréciative : "désagrège"), construite sur un jeu antithétique ("tenace solitude" / "cris de mouettes", "lumière" / "pâleur") laisse planer un doute souverain sur la suite des événements (adverbe : "peut-être", adjectif indéfini pluriel : "quelques").

Merci pour ce partage !

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