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L'histoire de Késako

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L'histoire de Késako Empty L'histoire de Késako

Message  Polixène Dim 28 Juin 2015 - 9:31

Présentation:
Ce petit conte, je l'ai écrit depuis une vingtaine d'années déjà, pour de petites personnes entre 4 et 7 ans. Il a fait florès dans de nombreuses classes et groupes.
Les vacances scolaires approchant, vous aurez peut-être l'occasion de le tester sur la génération actuelle...




 Premier chapitre : La Quête

  Il était une fois un petit garçon qui s’appelait Pierre, mais que tout le monde appelait Késako, et ceci pour une raison très simple : il demandait toujours « q’es aco ? Mais q’es aco ? » Ce qui signifie en patois : qu’est-ce que c’est ?

Comme ce surnom l’indique, Késako était très curieux et se posait sans arrêt des tas de questions…il en posait aussi autour de lui, mais voilà ! Les grands n’avaient jamais le temps de vraiment lui répondre…Ils étaient toujours occupés…ou alors …ils ne savaient pas…

Ainsi Késako s’habitua-t-il à chercher tout seul les réponses à ses questions innombrables. Il cherchait sans cesse  , du matin au soir et du soir au matin , le nez au vent . Il interrogeait la lune et le soleil, les cailloux des chemins, les feuilles des arbres , la forme des nuages ou les traces dans la boue .

Or , voici qu’un mercredi matin, alors qu’il prenait le chemin de la forêt pour se promener, il trouva que rien n’était comme d’habitude : les pierres du talus , les branches basses des haies formaient d’étranges signes ; les herbes du fossé devenaient de drôles d’écritures…Tout lui sembla bizarre tout à coup , même les vaches du voisin prenaient un petit air malin…

C’est alors que Késako, levant la tête, aperçut  loin dans le ciel une grande flèche qui avançait tout droit. « Q’es aco ? » se demanda le petit garçon . Il plissa les yeux pour mieux observer et reconnut des oiseaux blancs , bien rangés !
« Quel est ce mystère ? Où vont ces oiseaux ? Pourquoi  font-ils une flèche? » Késako décida de suivre les oiseaux pour essayer de comprendre .

Ainsi, il commença à marcher, marcher, marcher longtemps, sans même s’arrêter pour cueillir des mûres ou patauger dans les flaques d’eau. Il avança jusqu’à ce que ses jambes soient fatiguées !
Il aperçut heureusement un gros arbre, au pied duquel il décida de se reposer, dans la fraîcheur de l’herbe. Cet arbre semblait avoir mille ans, avec son tronc rabougri, ses branches tarabiscotées, mais ses feuilles, par contre, étaient d’un beau vert, lisses et brillantes. Et quel parfum! Il s’adossa confortablement au tronc, quand, soudain :    « Késako…Késako… »
Notre ami sursauta. « Quelqu’un m’appelle », pensa-t-il. Il se leva mais ne vit personne. « Je rêve !
- Késako…Késako…
- Qui m’appelle ?
- C’est moi, l’arbre, qui te parle
- L’arbre qui me parle ?
- Oui, ne t’en étonne pas ! Je parle toutes les langues du monde quand le vent caresse mon feuillage.
- Comment sais-tu mon nom ?
- Je connais tous les secrets du monde, car mes pieds se déploient dans la terre et ma tête côtoie le ciel.
- Alors tu peux me dire où vont les oiseaux qui volent en flèche ?
- Je n’ai pas besoin de te le dire car tu peux le savoir tout seul. Que veux –tu apprendre d’autre ?
- Tout ! Je veux tout apprendre !
- Bon. Alors pour cela, il te faut franchir la Montagne des Signes !
- La Montagne des Signes ! Mais où se trouve-t-elle ?
- Sur ton chemin, Késako, droit devant toi. Mais, je t’avertis, ce n’est pas parcequ’il est tout droit que c’est un chemin facile : tu rencontreras des pièges.

Moi, je t’offre un talisman magique : prends le bout d’une de mes branches, et garde-le précieusement, il sera magique une seule fois. Bonne chance, Késako, et surtout,  n’oublie jamais de te demander ce que tu cherches. »

Puis, l’Arbre ne parla plus, et le petit garçon fit comme un rêve.




Deuxième chapitre : Askoltaria

  Reposé, Késako reprit sa marche, sans oublier de couper délicatement le bout d’une branche qu’il glissa dans sa boutonnière. Il alla, droit devant lui, si longtemps, il était si occupé par ses pensées qu’il ne vit pas les énormes nuages noirs envahir le ciel.
Plic !ploc !plic !ploc ! De loin en loin, s’écrasaient de grosses gouttes, puis la pluie s’installa, si brusque et serrée que le jour semblait nuit ! Mes amis, quelle pluie ! Des trombes et des trombes d’eau se déversaient maintenant, le chemin était devenu un ruisseau, quant aux vrais ruisseaux, eux,  ils commençaient à déborder ! De toute sa vie, Késako n’avait jamais été aussi trempé ! Tant pis ! Mouillé pour mouillé, pensa-t-il,  autant continuer !

       Mais il se retrouva bientôt devant une rivière devenue si large qu’il était impossible de la traverser à pied. Nager ? Trop dangereux. Un pont ? Trop loin. Un radeau ? Oui, peut-être !
Courageux, notre ami se mit à ramasser des morceaux de bois ; mais il glissait dans la boue à chaque pas , tombait dans les flaques, se griffait , forçait, bref, il se fatigua beaucoup pour rien, car de toute façon, il n’avait pas de quoi assembler le radeau…
Dépité, il s’adossa à un rocher, ses larmes avaient envie de couler, mais Késako se souvint du conseil de l’Arbre et dit tout haut : « Au fait, qu’est-ce-que je cherche ? »

C’est alors, qu’il se produisit quelque chose d’incroyable : le petit bout de branche de l’arbre magique se transforma en une salamandre, une jolie salamandre jaune et noire qui lui dit d’une voix aiguë, citronnée :
« Ah !quelle bonne pluie, n’est-ce pas ? La Pluie, c’est le baiser que le Ciel fait à la Terre !
       -Bonjour ! Qui es-tu ? fit Késako, - pas plus surpris que vous ! - Il prit la salamandre dans sa main pour l’admirer de plus près.
       -Je suis Askoltaria, je suis l’oreille du monde, j’entends tout, j’écoute absolument tout ! Je suis là pour t’aider, tu ne m’as pas fait venir pour rien, tu vas voir ! »
A cet instant précis, Késako se sentit tout drôle…du froid sur sa peau partout, mais sans avoir froid pourtant. Il vivait le froid et l’eau sur sa peau, mais sans grelotter, un peu comme une grenouille…mais…il se regarda stupéfait : il ETAIT une grenouille !

« Q’es aco ? fit-il par habitude
-Comme ça, s’exclama Askoltaria, tu peux facilement traverser la rivière pour aller à la Montagne Des Signes !
-Fabuleux ! Mais comment sais-tu où je vais ?
-J’entends tout !
-Ah oui, c’est vrai ! Allez viens, un bon bain nous fera du bien ! »

Salamandre et grenouille nagèrent ensemble, joyeusement, jusqu’à l’autre rive, où, dès qu’il posa une patte au sol, Késako      reprit sa forme de petit garçon !

« Maintenant que je t’ai apporté mon aide, je ne pourrai plus revenir, lui rappela Askoltaria. Sur ton chemin, tu  trouveras les Sept Collines à franchir et ce ne sera pas facile . Prends donc cette Plume D’Eau, elle te sera utile, avec ta tête ! Adieu, gentil Késako ! »
Avant même qu’il puisse lui répondre, elle avait disparu ! Il retrouva dans sa main la Plume D’Eau et le petit bout de branche …
« ...utile, avec ta tête… » Les dernières paroles d’Askoltaria chantaient en lui comme une ritournelle légère, fredonnée sans y penser …puis s’effacèrent… Késako regretta le départ si rapide de cette charmante amie, en pensant qu’il ne l’oublierait jamais.

 

Troisième chapitre :   Les Sept Collines

 Reprenant sa marche, hardi, courageux, notre ami arriva bientôt en vue de la première colline. « Celle-ci n’a pas l’air trop haute, pensa-t-il tout joyeux, je me demande bien ce qu’il va y avoir de difficile… »
La pluie avait cessé et Késako, plein d’entrain, se mit à courir, monta en un clin d’œil au sommet pour dévaler la pente de l’autre côté, et…heureusement, il s’arrêta pour observer !
Il découvrit que les collines ne se touchaient pas : entre elles, il y avait un trou, pas très large, mais très profond, très sombre. « Un gouffre ! » Le cœur battant, il s’agenouilla, pencha la tête…et entendit venant du fond comme des grondements, des grincements, des gémissements…
Frissonnant d’imaginer des monstres (car c’en étaient, soyez-en sûrs !) , Késako prit beaucoup d’élan et sauta facilement le gouffre . Il franchit aussi aisément la seconde colline : petite promenade, monter, descendre ! Mais, arrivé en bas, il comprit ! Le trou était deux fois plus large que le premier. Deux fois plus profond aussi. Pour le sauter, c’était difficile : Késako réfléchit. Il lui fallait un long bâton qui servirait de perche. Il lui fallait s’entraîner avant de sauter pour être sûr de réussir. Ce qu’il fit, après beaucoup d’efforts.
« Ouf ! Me voilà sur la troisième colline ! Mais…si ça continue à s’écarter, se demanda-t-il ,  comment sera le dernier gouffre ? »
Tout en réfléchissant, il arriva entre la troisième et la quatrième colline, encore plus éloignées que les précédentes, formant un gouffre, cette fois-ci, véritablement infranchissable ! Et quels cris monstrueux montaient des noires profondeurs !…Késako se vit tomber, s’imagina englouti, déchiqueté, dévoré…l’image de ses parents et de sa petite sœur passa dans ses yeux, et là, soudain, il perdit courage ; éclatant en sanglots, il pleura , pleura …


 

Quatrième chapitre : Okio

 
Pendant que Késako , accroupi ,  laissait couler ses larmes pour vider sa peur, il se frotta la tête, et la Plume D’Eau lui toucha le front. Alors il aperçut entre ses larmes …là…sur son genou…un petit, tout petit oiseau aux couleurs chatoyantes, qui le fixait en pépiant !...
« Bonjour, toi. D’où sors-tu ? demanda le garçon en séchant ses yeux .
- Bon pied bon œil ! J’arrive bien ! Je m’appelle Okio ! Je suis l’œil du monde, car je vois tout, depuis là-haut ! En haut ! En bas ! A gauche ! A droite ! Derrière ! Devant ! Partout, je peux voler, et je peux tout observer !
- Ah ! C’est la magie de la Plume D’Eau qui t’envoie ? comprit Késako, qui commençait à avoir l’habitude…et tu vas m’aider toi aussi ?
- Oui-oui-oui !!!, pépia l’oiseau , tu l’as bien mérité , car j’ai vu ta bravoure. Je peux t’aider trois fois, la Plume D’Eau est faite comme ça !
- Je veux sortir de ces affreuses collines, Okio, s’il te plait, j’ai peur de ces gouffres terrifiants…
- Tu ne les verras même pas !
- Comment ferons-nous ?
- Par le seul moyen possible : voler au-dessus !
- Voler, moi ?  » L’enfant sourit à cette idée.
« Tu vas voir ! » dit Okio en se posant sur la tête de notre aventurier abasourdi. Celui-ci se sentit soudain léger, très léger, puis il ressentit la caresse du vent dans…ses plumes ! Eh oui, mes amis, ses plumes : Késako était devenu oiseau ! Il pouvait, il savait voler !
« Génial ! Fabuleux ! Mieux que dans mes rêves ! criait-il, rayonnant de bonheur
- Doucement, Késako, je dois rester sur ta tête pour que tu restes un oiseau, alors, pas trop d’acrobaties !!!
- D’accord , Okio, j’ai compris ! Youpi ! »

Ainsi, il prit son envol, au-dessus des collines maléfiques et de leurs monstres hideux ! Comme c’était amusant ! Comme on allait vite ! Et partout ! Et comme on voyait bien de là-haut ! Quel plaisir de descendre au bord des trous pour écouter les monstres, de remonter, de virevolter , de voltiger en tous sens !…C’était grisant !

Longtemps après, Késako et Okio se posèrent, loin, bien loin après la septième colline, qui n’était déjà plus qu’un cauchemard à demi effacé…Okio se souleva de la tête du garçon qui retrouva instantanément sa forme humaine …et reprit ses esprits en se demandant : « Mais, au fait, qu’est-ce que je cherche ? Ah, oui, la Montagne des Signes ! »

Okio, l’œil-du-monde, l’oiseau qui voit tout, lui dit :
« Mon ami, te voici bientôt arrivé à la Montagne des Signes, car les monstres des gouffres n’en étaient que les premiers gardiens.
- Ah bon ? Il y en a d’autres ?
- Un seul, au pied de la montagne, mais… le pire : c’est un géant cruel et affreux, prends garde à toi ! Je te fais confiance, tu vaincras !
-  glps… »
Késako  essaya de répondre, mais aucun son ne sortit de sa bouche…

       « Tiens, ami, prends Les Trois Graines d’Alizé, elles sont magiques » dit l’oiseau en lui mettant trois graines dans la main.

« Pic ! Orla ! Pic ! Orla ! Pic ! Orla !» pépia-t-il en guise d’adieu. Et il s’envola.
A nouveau seul, Késako rangea ses graines dans sa poche et reprit sa quête. Une fois encore , il pensa à sa chance d’avoir un nouvel ami si formidable …et à sa malchance de devoir le quitter si vite …
   

Cinquième chapitre : Ignorasse





Késako , cette fois-ci, n’eut pas longtemps à marcher, que déjà la fraîcheur et l’ombre de la montagne se faisaient sentir, et puis…l’air prit soudain une drôle d’odeur, de plus en plus âcre à mesure qu’il avançait, piquante au nez et écoeurante …

Mais ce n’est pas tout  ! Pendant qu’il s’approchait, un étrange bruit s’amplifiait…un bruit véritablement inouï, mi-menaçant et mi-plaintif, et pour tout dire , un bruit à vous couper l’envie de rire...

Le garçon arrivait à la Montagne des Signes, aucun doute maintenant …dans l’air épaissi, tel un brouillard nauséabond, LE BRUIT prenait maintenant toute la place dans les pensées de Késako.
Franchement inquiet, il avançait tout de même, lorsque soudain, un énorme grognement déchira l’air, suivi d’un cri ! Mais d’un cri ! La terre sous les pieds de Késako en trembla, et lui avec ! « QUI VA LA ? »
Terrifié, il balbutia « C’est…Ké…Ké…Ké..sa…ko », mais il ne voyait personne. Lorsqu’il sentit l’air vibrer autour de lui, et l’odeur devenir insupportable. Il eut l’idée de lever la tête, et là, Késako eut la frayeur de sa vie : il comprit qu’il était juste aux pieds du géant dont l’oiseau lui avait parlé…
Le fameux bruit, c’était sa respiration, et l’affreuse odeur son haleine ! En effet, le géant s’était penché vers le sol pour tenter de voir qui venait le déranger .
Ignorasse, géant répugnant à corps d’homme et à tête de chien, était un être immense, énorme, sale, méchant avec tout le monde, ne sachant que hurler et frapper, et ne sachant pas réfléchir.
Pris de vertige, Késako eut besoin de s’asseoir par terre, et cria de toutes ses forces « Bonjour ! Je suis Késako ! Je cherche la montagne des signes ! »
« Qui est là ? » hurlait le géant en faisant trembler toute la région
« C’est moi, un garçon qui veut escalader la montagne ! … »
Le pauvre s’égosillait en vain, car le géant ne l’entendait pas, et s’époumona tant et si bien que sa voix s’éteignit !

Vous voyez, mes amis, essayer de discuter avec un géant stupide ne sert à rien,  et c’est exactement ce que pensait Késako à ce moment-là … Il allait falloir trouver autre chose…




sixième chapitre : Le Passage

 
Si Ignorasse, brute gigantesque, n’entendait pas Késako, par contre il pouvait le voir, et prudemment celui-ci se mit à l’abri sur le rebord du talon de la chaussure  du géant ! « Là au moins, il ne pourra pas m’écraser. »
Ignorasse continua un bon moment à hurler, à s’énerver, à racler le sol avec sa main, (comme vous, les enfants , quand vous jouez avec des fourmis), puis finit par se calmer, fatigué sans doute, et s’endormit .
Oh ! là! là ! Quels ronflements ! Cent camions ne font qu’un petit bruit en comparaison !
Késako se rappela à cet instant son ami Okio, les Graines Magiques, et les paroles étranges de l’oiseau… « Pic ! Orla ! Pic ! Orla ! Pic ! Orla ! » .
En répétant ces mots, il les entendit autrement, et comprit : picore-la !
Mais oui, bien sûr, c’était évident, une graine, ça se picore, surtout pour un oiseau ! Sans la moindre hésitation, Késako avala une des graines. (Cela lui rappelait les granules homéopathiques que sa mère lui donnait…)
Il attendit de se transformer, …mais il ne se passa  RIEN !
Le géant allait-il l’avaler tout cru ? Il se sentit tout petit et désarmé, notre Késako ! Pourtant, il se dit qu’il n’y avait rien d’autre à faire que d’escalader le géant pendant son sommeil, et, fier de son idée, se félicita tout haut pour reprendre courage « Oui, génial ! »
C’est alors que le géant répondit sans crier : « Qu’est-ce qui est génial ?
- Mon idée est géniale ! fit Késako, prudent mais rassuré de voir qu’Ignorasse parlait normalement dans son sommeil.
- C’est quoi ton idée ? grogna l’énorme créature, endormie
- C’est de t’escalader pendant que tu dors pour voir le haut de la montagne !
- Oui ,en effet,  très bonne idée ! », ronfla l’autre ; et il se remit à vibrer comme cent moteurs!
Késako était ravi ! Vite, profiter de son sommeil pour escalader : la chaussure,  la jambe de pantalon, la  chemise, puis, arrivé au col après de violents efforts,  il trouva un genre de collier.
Là c’était carrément dangereux : il suffisait que le géant se tourne et Késako tomberait à l’intérieur de ses vêtements !
Mais, quand on est intrépide, on apprend à dompter sa peur, et Késako, vous l’avez vu, était non seulement intrépide, mais très malin.
Il s’accrocha donc, tel un singe,  au collier du géant et constata que ce n’était autre qu’une laisse de chien . Le géant était un chien en laisse, attaché à la Montagne des signes !
« Quelle chance! pensa notre ami, je vais arriver directement au sommet de la montagne ! Quelle chance que ce géant soit si bête ! »
Difficilement, il franchit en s’accrochant le pont suspendu que formait cette laisse entre le géant et la montagne, et il atteignit enfin le sommet ! Noyé dans une brume de chaleur, suffoqué par la puanteur de son haleine, assourdi par ses ronflements, mais terriblement fier de lui !

Que pensez-vous que fit Késako ?

Il décida de réveiller le géant pour le tuer !

Puis après réflexion, pensa que non, on n’a pas le droit de tuer, même un géant, même si bête, même si méchant !
Il pensa soudain au chien de son voisin, qui devient méchant dès qu’on l’attache, alors qu’il est si gentil normalement … Et il se dit : « Après tout, ce doit être pareil pour celui-là, il est méchant, sans doute,  parce qu’il est attaché… »

Hop, ni une ni deux, Késako détacha Ignorasse !

« Géant ! Géant ! Tu es détaché ! cria-t-il, joyeux.
- Qui me parle ? Qui ose me réveiller ? gronda celui-ci en ouvrant ses yeux gros comme des marmites
- Géant ! Géant ! C’est moi, Késako ! Je t’ai escaladé et je t’ai détaché !
- Pourquoi t’as fait ça ?
- Pour que tu m’aides à comprendre cette Montagne Des Signes !
- Je sais pas ! Je comprends pas ! J’ai jamais rien compris !
- Géant ! Géant ! Qui t’a attaché ? Et pourquoi ?
- J’ai oublié ! »

Késako remarqua que le géant hurlait beaucoup moins, et même, il lui semblait que l’odeur s’atténuait…

Notre héros repensa à toute son aventure, au vieil arbre qui lui avait parlé, aux talismans magiques qui l’avaient plusieurs fois sauvé, et il comprit que c’était à son tour de venir en aide à quelqu’un.
De venir en aide... au géant !



Septième chapitre : la Montagne Des Signes
 

Si vous avez bonne mémoire, mes amis, vous savez qu’il restait à ce moment-là deux Graines d’Alizé dans la poche de Késako, et, bien sûr, il y pensait lui aussi.
Il se préparait à lancer la Deuxième Graine dans la bouche du géant, et cherchait un moyen de la lui faire ouvrir largement, et assez longtemps .

« Géant, géant, as-tu un nom ? questionna t-il.
- Ignorasse !
- Comment ?
- Ignorasse !
- J’entends mal ?
- Ignorasse Restacrasse !
- Désolé, je ne t’entends pas (et il fit mine de s’approcher…mais il visait) c’est bien : «  Ignorisse Resticrisse ? »
- Mais non !!! c’est IgnorAAAsse   Res tAAA crAAAsse !!! »

Se bouchant le nez,  Késako réussit à lancer la graine au troisième « AAA », et attendit.
       Que pensez-vous qu’il arriva ? Le géant commença à grimacer d’une étrange façon , ce qui inquiéta beaucoup Késako, puis à attraper l’air avec sa bouche, à reculer sa tête…
« AA… AAAt …..AAAATTT….AAAAATCHOUM  »

Quelle tempête! Quelle bourrasque ! Ignorasse éternua si fort que les Sept Collines disparurent d’un coup !!!
Mais, plus extraordinaire encore, la Montagne des Signes et le Géant disparurent eux aussi, et Késako se retrouva assis à califourchon sur un très gros livre , face à un garçon de son âge … qui lui souriait !

« Q’es aco ? » pensait notre héros, trop éberlué pour pouvoir parler ! C’est lui qui ouvrait maintenant des yeux gros comme des marmites !

Une voix inconnue lui fit reprendre ses esprits, c’était celle du garçon :
« Merci, Késako, tu m’as libéré ! Comment pourrais-je te remercier ?
- Oh , juste en m’expliquant tout ceci !
- Eh bien voilà : un jour, en me promenant, j’ai trouvé un livre dans une grotte ; je l’ai pris, je ne pouvais pas deviner qu’il appartenait à une sorcière ! La première page indiquait, d’après ma grande sœur, que celui qui pourrait le lire en entier deviendrait le Roi du Monde ! Alors je me suis mis à rêver jour et nuit d’être le Roi du Monde ! Je croyais que le livre était magique ! Je ne pensais plus qu’à ça !
Le problème, c’est que la sorcière, elle aussi, ne pensait qu’à ça ! Elle me poursuivait, elle me persécutait pour que je le lui rende ;  comme je refusais encore et toujours, à la fin, elle s’énerva en me disant : « Tu veux être le Roi du Monde, hein ? Eh bien, essaye donc ! » Et elle transforma le livre en montagne, et moi en géant à tête de chien, avant de disparaître en ricanant …
Et c’est moi qui me suis attaché moi-même, afin que personne ne puisse prendre le livre…tu vois comme j’étais devenu bête ! Je ne sais plus rien depuis ce jour, ni combien de gens j’ai terrorisé avec ma méchanceté …Jusqu’à aujourd’hui, où toi, tu m’as délivré! Je ne sais comment te remercier ! Je me sens revivre !
-Je n’ai pas besoin d’être remercié, je suis fier d’avoir réussi, et puis, on m’a aidé aussi… »

Et Késako raconta à son tour son histoire, celle que vous connaissez, mes amis, les signes étranges, la flèche d’oiseaux dans le ciel, l’Arbre Magique, Askoltaria, Okio, les Sept Collines, et enfin la montagne gardée par le géant…
Quand ils eurent tout raconté, ils se regardèrent, heureux, et se dirent leurs vrais prénoms de garçons : Pierre pour Késako, et Alban pour Ignorasse .
       
Ensuite, ils entreprirent de réfléchir ensemble :
« Tu vois, dit Alban, l’Arbre t’a donné le courage de chercher tout seul ton chemin, de suivre ta route !
- Oui, coupa Pierre, mais il m’a tout de même donné des aides : Askoltaria pour les oreilles, Okio pour les yeux…
- Et Ignorasse pour la voix !
- J’ai compris ! s’écrièrent-ils tous les deux à la fois, vite, le livre ! »

Alors, ils ouvrirent le livre et tout devint clair : les signes de ce livre-montagne étaient des lettres,  des mots ; il fallait :
                                      Ecouter/ regarder/ parler
                                   Regarder/parler/ écouter
                                   Parler/écouter/ regarder

Il fallait simplement LIRE ! Car c’était un très vieux livre de lecture !

A nouveau nos deux amis éclatèrent de rire…pensant à la bêtise de cette sorcière !…
Heureux d’avoir échappé à sa méchanceté…d’avoir échappé à l’ignorance…
Heureux de découvrir ensemble que tout un chacun peut être le «  Roi du Monde » , car celui qui sait lire peut tout savoir !

Pierre et Alban s’en retournèrent sous l’Arbre Magique ; là, ils enterrèrent la Troisième Graine d’Alizé en décidant que pour se revoir, chaque fois qu’ils en auraient envie, il leur suffirait d’appeler « Pierre » ou « Alban  » , et l’ami apparaîtrait .

Ils se quittèrent certes à regret, mais pourtant le cœur léger, en se promettant de lire le plus possible de livres, toutes sortes de livres , tout le long de leur vie !

 Et je crois bien que c’est ce qu’ils firent …car, devenu adulte, Pierre fut un spécialiste des oiseaux, célèbre dans le monde entier pour son savoir (vous vous souvenez, la flèche dans le ciel qui l’intriguait…) ; Alban, lui, devint un professeur très admiré et très aimé de tous ses élèves pour sa patience et sa douceur !

Quant à cette histoire, elle est bel et bien terminée !
Et vous, mes amis, si vous vous trouvez arrêtés sur votre Chemin de Vie, n’oubliez jamais de vous demander, comme le faisait Késako:
« Au fait, qu’est-ce que je cherche ? »…

Et  l’Arbre vous le dira !



Jeanne Djoumpey
Publié dans E...enfance
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Message  Frédéric Prunier Ven 24 Juil 2015 - 14:27

merci pour ce partage,
j'ai lu, souri, aimé
up ! up ! up !
Frédéric Prunier
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Message  josy Sam 25 Juil 2015 - 17:09

c 'est une histoire adorable
a lire par tous les enfants du monde










merci
josy
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Message  'toM Ven 31 Juil 2015 - 10:46

Jusqu'ici tout va bien. Je le lis chapitre par chapitre -incapable de lire des textes longs sur écran-, et beaucoup de souvenirs d'enfance sur ces histoires à 7 chapitres, génies bienveillants sur la bienveillance, mauvaises rencontres et objets magiques. Tout y est.
'toM
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Message  Invité Mer 5 Aoû 2015 - 9:22


Moi aussi je lis petit à petit, c'est frais et plein de vocabulaire à apprendre aux petits.
A lire à mes futurs petits enfants (pas tout de suite hein...)

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