Gouttes d'âme

[Libellule]

La Nature possède en elle quelque chose du langage du monde.

Chaque goutte d’eau de cette cascade est comme une lettre, lettres qui forment un mot, mots qui racontent la vie. Une vie qui se vit. Des gouttes d'âme éclaboussant la sécheresse. Un océan de Joie. Une chute, parfois. Un ricochet, à chaque instant. Un mouvement qui ne se fige pas, un reflet qui ne se laisse pas attraper, ou si peu, si furtivement, si imperfectiblement…

Le soleil se lève, les rayons viennent me réchauffer le corps comme les étoiles ont hier réchauffé mes rêves. Ces rêves, si lointains, si proches aussi quelquefois. Des rêves vécus, aujourd’hui devenus de vibrants souvenirs. Gravés dans mon corps, comme une bouffée de ciel disponible lorsque mes cellules ressentent le besoin de respirer. Une fenêtre ouverte de mon âme sur le monde… Comme le sont ces oiseaux nocturnes me rappelant la saveur du bonheur, persévérants dans leur chant, à l’heure où les voitures et leur bruit ont rendus les armes, laissant place à ce qui Est, vraiment.

Je m’allonge. Je ferme les yeux. Une larme coule. Un besoin d’air. Que je cherche, au creux de mon ventre, entre les silences rythmés de l’Inspir, de l’Expir…

Un besoin d’air… et le début d’une seconde d’éternité.

Un son, me vient du dedans, que je reconnais au loin. Un langoureux son de cloche. Profond. Qui fait résonner mon cœur, l’ouvre, le fait se serrer aussi. Un troupeau en alpage. Une baguette française, un bout de fromage, quelques feuilles de papier, un stylo. Et ta présence. Ton regard complice : l’as tu entendu ce son ricochant dans la Lure? Sourire intemporel pour toute réponse. Nous nous croyions si seuls. A deux et pourtant chacun si seul. Cherchant dans cette réalité à retrouver ce que l’on partage sans mots, et finalement se taire, parce que vouloir le dire gâcherait ce qui ne se dit pas… Ce qui ne se dit pas… Pas à pas.

Inspire. Expire. Le souvenir s’épuise. Tu disparais presque. Ne reste que la chaleur de ton coeur au coin de mes yeux.

[midnightrambler]

Un joli texte en prose plein de poésie !
Une introspection comme un vertige sans fin et une communion qui n'est plus qu'une trace sur le sable du temps passé ....

[Libellule]

:-)

[Polixène]

Ce texte serait tout à fait puissant si tu (vous?) arrivais à nous faire vivre un peu ces émotions au lieu de nous les raconter. Le lecteur est un peu derrière la vitre, quel dommage!

[Libellule]

ah oui... donner à voir, plutôt que décrire ses émotions, belle piste à explorer pour améliorer ce texte... Merci pour ton avis :-).
Douce soirée à la Lumière lunaire éclatante!

[Polixène]

C'est ça: donner à voir
donner à sentir
donner à entendre   -voire laisser entendre
donner à frémir
donner à souffrir

...
partager.

(C'est exactement ce que je n'arrive pas à faire en ce moment, par les mots, raison pour laquelle je m'abstiens de poster quoique ce soit.)

[Frédéric Prunier]

je vais être un peu critique, bien que j'ai aimé ce que ce texte véhicule

d'abord la première phrase : La Nature possède en elle quelque chose du langage du monde.
J'y ai trouvé une volonté un peu appuyée de formule pour la formule tout en y trouvant un peu de Lapalissade... parce qu'à mon sens, la nature ne peut que posséder en elle quelque chose du langage du monde... comment pourrait-il en être autrement ???

et vers la fin, quand le texte s'est dirigé vers l'introspection, la façon m'a un peu déçu, je lisais des intentions, je n'étais pas persuadé par la véracité du ressenti.

ce qui n'empêche pas que j'ai aimé, globalement et dans quelques détails, ce texte

amitié
frédéric

[Libellule]

J'ai du travail encore oui.
Je ne veux pas perdre le lecteur, je voudrais vous faire vibrer autant que moi.
Merci de me lire!

[Contenu sponsorisé]