Poème aux nouveaux pauvres

[Lary456]

Le Qatar interdit l’homosexualité
Ici tout est permis mais j’en vis aussi peu
Que si je me trouvais sous d’islamiques cieux
Tant tous les beaux garçons m’ignorent sans pitié.

Je voudrais des enfants avec mon bien- aimé
Toutes les religions m’en disent : « Malheureux ! »
Et qui m’en donneraient de tous mes amoureux
Si la science pouvait enfin nous y aider ?

Du temps où tout se peut, où l’on voit les vélos
Bousculer les piétons en sortant du métro,
Le street-art acclamé par tant de députés,

Quand les plus Beaux couchés sur le dos des plus Belles
Nous pondent leurs enfants par folles kyrielles :
Pour moi je reste seul tout à ma pauvreté.

[David]

Salut Lary,

C'est directement exprimé et ça rend au ton une naïveté ou une candeur, il y a un humour aussi je crois, du fait par exemple que le narrateur se dit boudé de tous au début : "Tant tous les beaux garçons m’ignorent sans pitié." puis aussitôt après, un premier flirt : "Je voudrais des enfants avec mon bien- aimé" suivi rapidement d'une ribambelle d'amants : "Et qui m’en donneraient de tous mes amoureux" à moins que ça ne s'explique du fait que tous ces derniers ne soient pas très beaux en comparaison des tous premiers, et même cela teinterait encore d'humour le poème. Le tercet en ajoute également, cette histoire de vélo et de street art semble complétement loufoque, j'ai pensé à un jeu de mot pour évoquer "pédale" mais je n'y crois pas trop, peut-être un fait divers ou une scène de rue plus simplement. La dernière strophe finit de tailler le costard jaloux et capricieux du narrateur, un calimero envieux mais drôle : "Quand les plus Beaux couchés sur le dos des plus Belles" avec les majuscules bibliques, je les imaginais tous ensemble dans le même lit :-D