Kieran
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Kieran
Debout face à la coupole de verre, Kieran domine la ville. De minces filets de lumière traversent la vitre. Ils vont dessiner de beaux motifs dentelés sur les murs. Ainsi projetée, éclatée, la lumière naturelle se fait plus poétique, plus scintillante que dans la réalité. Satisfait, Kieran dépose son verre de café et noue sa cravate. Un regard rapide sur le miroir le fait sourire. Décidément, tout lui va.
Un costume taillé sur mesure. Un appartement magnifique. Un piano. De riches amis. Une copine mannequin. On dirait un film. Cet appartement semble si irréel. Une végétation luxuriante meuble les balcons et les toits. Une habitation moderne, clinquante mais respectueuse de l'environnement. Aucun accroc, tout fonctionne bien. Dès qu'il a le moindre souci, Kieran téléphone et un spécialiste se pointe. Tout est réglé dans l'heure. Quelle fluidité. Une fois son diplôme d'école de commerce acquis, il a été appelé par une banque. En quatre ans il a obtenu tellement de promotions qu'il s'est assuré un salaire plus que confortable. Bien sûr, le salaire ne couvre pas à lui seul les frais de son luxueux loft, mais cela ne saurait tarder. Ambitieux, il compte bien faire partie du Comité de Direction, pour s'affranchir de l'aide parentale. D'ici deux à trois ans, ce sera chose faite.
Les chaussures, il les porte en tout dernier lieu, juste avant de franchir le seuil, afin de ne pas salir le sol, les moquettes. C'est vrai qu'on devient soigneux lorsqu'on côtoie de si belles choses ! Au passage il met les clés de sa voiture dans sa poche. Une voiture de sport. Il a longtemps hésité avant de l'acheter, il pensait que ce n'était pas trop son genre, les véhicules bling-bling mais il a fini par craquer. C'est tellement plus agréable à conduire et puis ça plaît tellement à ses amis les virées dans sa voiture en bord de mer, certains samedis.
Kieran ajuste une mèche folle devant l'immense miroir de l’ascenseur. Un reflet ultra précis, ultra propre. Les femmes de ménage sont choisies avec soin ici, aucun détail n'est oublié. Tout est nettoyé de fond en comble, tous les deux jours. Un sourire ultra brite de plus le satisfait. Il fait décidément bel et bien partie de l'élite. La porte s'ouvre, il sort. Sa belle voiture neuve l'attend , il s'y installe, c'est tellement confortable ce siège en cuir... Démarrage en douceur, la voiture prend doucement une trajectoire familière.
Tandis qu'il s'éloigne, la lumière prend plus de poids dans son appartement. Elle coule littéralement, comme de l'eau, à travers le vitrail carrelé de la coupole. Cette coupole, il l'a voulue, il s'est battu pour avoir cet étage. Le plus large, le plus exposé, au soleil, au vent, aux étoiles. Kieran voulait partir d'un bon pied dans la vie, dès le début. Cela n'a pas été facile de convaincre son père de lui céder d'avance une part de l'héritage, heureusement sa mère s'est interposée. C'est elle qui lui a transmis le goût des belles choses, son côté artistique, cette sensibilité particulière qui le caractérise et qu'il essaie toujours de cacher.
- Est-ce vraiment nécessaire, tout ce luxe ? A dit sa sœur en entrant dans la salle de bains.
C'est la pièce maîtresse de la maison, selon Kieran. Une salle de bains immense, carrelée, à atmosphère contrôlée, décorée par une authentique végétation tropicale. On s'y baigne sur des odeurs parfumées diffusées au gré des envies, l'acoustique y est parfaite, on peut prendre sa douche sur un excellent concert de Beethoven. Alice, sa copine du moment, avait adoré. L'eau coule comme une source, sur les parois de la douche, la lumière sort à travers de minuscules cristaux incrustés dans le plafond. Que de soirées torrides et romantiques a-t-il passées ici. Les filles défilaient. Toujours avec la même satisfaction. Le lieu est à vrai dire propice à la détente et à l'amour.
Alors il ignore la question de sa soeur. Une bourgeoise de gauche. A peine crédible avec sa Mercedes et ses Ray-Ban. Mais bon.
Tandis que la lumière s'amuse à tout va dans l'appartement, et retombe sur le piano pour rebondir vers le plafond, Kieran se dirige vers son entreprise. En chemin, sa trajectoire croise celle de Clara.
Un costume taillé sur mesure. Un appartement magnifique. Un piano. De riches amis. Une copine mannequin. On dirait un film. Cet appartement semble si irréel. Une végétation luxuriante meuble les balcons et les toits. Une habitation moderne, clinquante mais respectueuse de l'environnement. Aucun accroc, tout fonctionne bien. Dès qu'il a le moindre souci, Kieran téléphone et un spécialiste se pointe. Tout est réglé dans l'heure. Quelle fluidité. Une fois son diplôme d'école de commerce acquis, il a été appelé par une banque. En quatre ans il a obtenu tellement de promotions qu'il s'est assuré un salaire plus que confortable. Bien sûr, le salaire ne couvre pas à lui seul les frais de son luxueux loft, mais cela ne saurait tarder. Ambitieux, il compte bien faire partie du Comité de Direction, pour s'affranchir de l'aide parentale. D'ici deux à trois ans, ce sera chose faite.
Les chaussures, il les porte en tout dernier lieu, juste avant de franchir le seuil, afin de ne pas salir le sol, les moquettes. C'est vrai qu'on devient soigneux lorsqu'on côtoie de si belles choses ! Au passage il met les clés de sa voiture dans sa poche. Une voiture de sport. Il a longtemps hésité avant de l'acheter, il pensait que ce n'était pas trop son genre, les véhicules bling-bling mais il a fini par craquer. C'est tellement plus agréable à conduire et puis ça plaît tellement à ses amis les virées dans sa voiture en bord de mer, certains samedis.
Kieran ajuste une mèche folle devant l'immense miroir de l’ascenseur. Un reflet ultra précis, ultra propre. Les femmes de ménage sont choisies avec soin ici, aucun détail n'est oublié. Tout est nettoyé de fond en comble, tous les deux jours. Un sourire ultra brite de plus le satisfait. Il fait décidément bel et bien partie de l'élite. La porte s'ouvre, il sort. Sa belle voiture neuve l'attend , il s'y installe, c'est tellement confortable ce siège en cuir... Démarrage en douceur, la voiture prend doucement une trajectoire familière.
Tandis qu'il s'éloigne, la lumière prend plus de poids dans son appartement. Elle coule littéralement, comme de l'eau, à travers le vitrail carrelé de la coupole. Cette coupole, il l'a voulue, il s'est battu pour avoir cet étage. Le plus large, le plus exposé, au soleil, au vent, aux étoiles. Kieran voulait partir d'un bon pied dans la vie, dès le début. Cela n'a pas été facile de convaincre son père de lui céder d'avance une part de l'héritage, heureusement sa mère s'est interposée. C'est elle qui lui a transmis le goût des belles choses, son côté artistique, cette sensibilité particulière qui le caractérise et qu'il essaie toujours de cacher.
- Est-ce vraiment nécessaire, tout ce luxe ? A dit sa sœur en entrant dans la salle de bains.
C'est la pièce maîtresse de la maison, selon Kieran. Une salle de bains immense, carrelée, à atmosphère contrôlée, décorée par une authentique végétation tropicale. On s'y baigne sur des odeurs parfumées diffusées au gré des envies, l'acoustique y est parfaite, on peut prendre sa douche sur un excellent concert de Beethoven. Alice, sa copine du moment, avait adoré. L'eau coule comme une source, sur les parois de la douche, la lumière sort à travers de minuscules cristaux incrustés dans le plafond. Que de soirées torrides et romantiques a-t-il passées ici. Les filles défilaient. Toujours avec la même satisfaction. Le lieu est à vrai dire propice à la détente et à l'amour.
Alors il ignore la question de sa soeur. Une bourgeoise de gauche. A peine crédible avec sa Mercedes et ses Ray-Ban. Mais bon.
Tandis que la lumière s'amuse à tout va dans l'appartement, et retombe sur le piano pour rebondir vers le plafond, Kieran se dirige vers son entreprise. En chemin, sa trajectoire croise celle de Clara.
roro- Nombre de messages : 202
Age : 41
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 15/09/2008
Re: Kieran
bon début ou bon résumé d'une première partie de roman
je ne sais pas où vous en êtes avec la construction de cette histoire
mais cela me semble un tableau intéressant à continuer et à fouiller : par exemple la fin, le raccourci cataloguant la soeur pourrait être un bon filon à exploiter, en ménageant ses effets
amicalement votre
fp
je ne sais pas où vous en êtes avec la construction de cette histoire
mais cela me semble un tableau intéressant à continuer et à fouiller : par exemple la fin, le raccourci cataloguant la soeur pourrait être un bon filon à exploiter, en ménageant ses effets
amicalement votre
fp
Re: Kieran
On dirait pas un film. On dirait Dallas ou Dynasty, le fiel en moins. Jamais vu une telle succession de clichés d'une banalité aussi affligeante, rédigés de surcroît dans une langue particulièrement pauvre, accumulant les adjectifs sans intérêt (un appartement immense, une salle de bains magnifique, des amis riches, etc...) les métaphores lourdingues (la lumière poétique, la lumière qui s'amuse) et les maladresses de style (les chaussures qu'on porte en tout dernier lieu) et je ne parle pas des filles qui défilent avec satisfaction, éblouies par tant de romantisme. On doit pas fréquenter les mêmes. Quant au personnage central, il est confondant d'inconsistance et de fatuité. Un ectoplasme en costume griffé.
Je me suis gouré : ça n'est pas Dallas, c'est une (mauvaise) brochure publicitaire pour un programme immobiler grand standing à destination des seniors+ friqués.
Désolé, c'est le genre de potion que j'arrive pas à avaler, même avec beaucoup de sucre.
Gobu
Je me suis gouré : ça n'est pas Dallas, c'est une (mauvaise) brochure publicitaire pour un programme immobiler grand standing à destination des seniors+ friqués.
Désolé, c'est le genre de potion que j'arrive pas à avaler, même avec beaucoup de sucre.
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 69
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Kieran
merci Frederic, oui c'est le début d'un plus long récit. Une idée, rien de plus encore.
Gobu, c'est vrai j'ai voulu décrire une personne à qui on a tout donné et qui manque d'âme. Ce genre de personnes existe dans la vie réelle, il leur manque en général une dimension, je trouve, faute d'avoir souffert, faute d'avoir du se frotter à la vie, aux insécurités, aux manques.
Je veux représenter une personne sans âme et la faire évoluer. Peut-être est-ce un tort? Peut-être que je n'ai pas les moyens de mon ambition? Mais l'idée est de trainer ce personnage Lego dans la boue pour faire émerger une autre personnalité. Je ne pense pas que ce soit Dallas. Son monde en plastique, c'est un pur décor. L'effet cliché est voulu. La vie se chargera de briser ce qui doit l'être, car seule une grande souffrance pourra faire émerger quelque chose d'humain d'un tel personnage. Ce que je représente n'est pas si loin de la réalité, il y a de fortes inégalités entre les gens qui prennent le bus chaque matin et ceux qui achètent des lampes de bureau à 3000 euros la pièce...
Gobu, c'est vrai j'ai voulu décrire une personne à qui on a tout donné et qui manque d'âme. Ce genre de personnes existe dans la vie réelle, il leur manque en général une dimension, je trouve, faute d'avoir souffert, faute d'avoir du se frotter à la vie, aux insécurités, aux manques.
Je veux représenter une personne sans âme et la faire évoluer. Peut-être est-ce un tort? Peut-être que je n'ai pas les moyens de mon ambition? Mais l'idée est de trainer ce personnage Lego dans la boue pour faire émerger une autre personnalité. Je ne pense pas que ce soit Dallas. Son monde en plastique, c'est un pur décor. L'effet cliché est voulu. La vie se chargera de briser ce qui doit l'être, car seule une grande souffrance pourra faire émerger quelque chose d'humain d'un tel personnage. Ce que je représente n'est pas si loin de la réalité, il y a de fortes inégalités entre les gens qui prennent le bus chaque matin et ceux qui achètent des lampes de bureau à 3000 euros la pièce...
roro- Nombre de messages : 202
Age : 41
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 15/09/2008
Re: Kieran
décrire dallas ou dynastie n'est pas forcément un poncif
mais cela peut
tout dépend
de l'angle de vue du narrateur
ce qui relève Gobu n'est pas faux non plus
ce qui résultera de l'analyse, de l'exploitation du filon, de l'invention narrative reste à faire
perso, je m'accrocherai aux branches
mais cela peut
tout dépend
de l'angle de vue du narrateur
ce qui relève Gobu n'est pas faux non plus
ce qui résultera de l'analyse, de l'exploitation du filon, de l'invention narrative reste à faire
perso, je m'accrocherai aux branches
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